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Tourisme : Une moisson exceptionnelle en 2024

Tourisme : Une moisson exceptionnelle en 2024

Le Maroc a franchi un cap historique dans le domaine du tourisme. Avec près de 16 millions de visiteurs à fin novembre et des recettes record, le Royaume réinvente son attractivité grâce à une stratégie audacieuse et à l'implication de tous les acteurs du secteur.

 

Par D. W.

En 2024, le secteur touristique a réalisé des performances sans précédent, éclipsant les prévisions les plus optimistes. Avec 15,9 millions de visiteurs enregistrés à fin novembre et près de 97 milliards de dirhams de recettes dès octobre, le Royaume consolide sa position de destination de choix. Ce succès économique est le fruit d'une stratégie audacieuse menée par les pouvoirs publics et soutenue par l'engagement de toutes les parties prenantes.

Fatim-Zahra Ammor, ministre du Tourisme, de l’Artisanat et de l’Economie sociale et solidaire, l’a parfaitement résumé : «Nous réalisons des chiffres record grâce à la mobilisation et l’engagement de toutes les parties prenantes, que ce soit le secteur public, le secteur privé, ou nos partenaires internationaux. Notre feuille de route du tourisme porte ses fruits, et nous entamons l’année 2025 avec confiance et détermination». Une stratégie bien huilée qui a permis d’atteindre ces résultats, notamment grâce à une connectivité aérienne renforcée (+25% de sièges contractuels) et à des campagnes de promotion percutantes menées par l’Office national marocain du tourisme (ONMT).

 

Une stratégie multicanal qui porte ses fruits

L’ONMT a adopté une approche multifacette pour promouvoir le secteur touristique. Sa stratégie «Light in Action» repose sur plusieurs piliers clés, dont notamment le marketing et digitalisation. Des campagnes comme «Terre de Lumière» ont révolutionné la manière de promouvoir le Royaume, exploitant au maximum les plateformes digitales et s’adaptant aux nouvelles tendances du marché mondial. «Cette campagne, lancée en avril 2022 dans une vingtaine de pays, a permis de mieux promouvoir notre destination tant sur le plan national qu’international», nous confiait récemment Said Tahiri, expert en tourisme, ajoutant que l’épopée de l’équipe nationale au Qatar a également renforcé la visibilité du Maroc sur la scène internationale. L’accent a été ainsi mis sur la création de contenu attractif qui reflète la diversité culturelle et géographique du Maroc.

En combinant storytelling et visuels saisissants, ces campagnes captivent les voyageurs et renforcent l'attractivité de la destination. De même, il a été procédé au renforcement de la connectivité aérienne. Avec 11 millions de sièges contractuels en 2024, en hausse de 25%, et l’ouverture de 120 nouvelles routes, le Maroc est aujourd’hui plus accessible que jamais. Cette stratégie a été essentielle pour s’ouvrir à des marchés comme l’Asie de l’Est, le Canada et l’Europe de l’Est. L’augmentation des connexions directes avec ces régions a été décisive pour attirer une clientèle diversifiée, à la recherche d'expériences uniques.

Par ailleurs, la diversification des marchés a permis de réaliser des avancées majeures pour attirer de nouveaux segments de touristes, notamment en direction de la Corée du Sud et du Japon. En participant à des salons internationaux comme le Tourism Expo Japan, l'ONMT renforce la présence marocaine sur des marchés prometteurs. La signature de partenariats stratégiques avec des tour-opérateurs influents renforce cet élan. Ces actions ont permis de créer des passerelles entre le Maroc et des marchés à fort potentiel, générant ainsi un flux de visiteurs plus stable. Tout autant, la campagne «Ntla9awfbladna» a redéfini la façon dont les Marocains perçoivent leur propre pays, réalisant plus de 5,8 millions de nuitées en huit mois.

Ce focus sur le tourisme interne vise non seulement à renforcer l'attachement des citoyens à leur patrimoine, mais aussi à stabiliser les flux touristiques hors saisons de pointe. Avec des offres attractives et une meilleure accessibilité aux infrastructures, cette campagne a aussi réussi à démocratiser le voyage au Maroc. L’ONMT a également mis l’accent sur la mise en avant de régions souvent moins explorées, comme le Moyen-Atlas ou les provinces du Sud. Cette stratégie d’équilibre territorial permet non seulement de répartir les flux touristiques, mais aussi de soutenir les économies locales, souvent dépendantes de l’artisanat et des services.

 

La CAN 2025, une belle opportunité

La Coupe d’Afrique des nations 2025 promet de devenir un tremplin pour le tourisme marocain. Cet événement est bien plus qu’une simple compétition sportive. L’ONMT prévoit d’en faire une vitrine pour le Maroc, en positionnant le Royaume comme «Terre de football» et «Destination africaine d’excellence». En exploitant le pouvoir fédérateur du sport, la CAN renforcera l’image d’un Maroc accueillant, moderne et dynamique. Le plan promotionnel est ambitieux : multiplier les campagnes de communication ciblées, mobiliser les influenceurs internationaux et renforcer les partenariats avec les médias mondiaux. Ce rayonnement global aura des retombées durables sur le tourisme et l’économie nationale.

Les visiteurs de la CAN, qu’ils soient spectateurs ou journalistes, deviendront les ambassadeurs involontaires d’une destination qui surprend par sa diversité et son hospitalité. Rappelons néanmoins que derrière les performances que connaît actuellement le secteur touristique, se cachent les hommes et les femmes qui en forment la véritable colonne vertébrale. Le programme Kafaa, consacré à la validation des acquis de l’expérience (VAE), joue un rôle clé dans cette dynamique. Ce dispositif offre une reconnaissance officielle aux compétences des professionnels du secteur, tout en élevant le niveau de service. Hamid Bentahar, président de la Confédération nationale du tourisme, souligne à cet effet que «le programme Kafaa est un outil puissant qui permet de valoriser les talents du secteur et reconnaître officiellement leurs compétences. J’encourage vivement l’ensemble des acteurs du secteur à s'impliquer activement dans ce programme qui nous permettra de monter en compétences pour gagner en compétitivité». 

Said Tahiri abonde dans ce sens, affirmant que «Jean Bodin disait qu’il n’y a de richesse que d’hommes. En effet, ce sont ces quelque 600.000 hommes et femmes qui travaillent directement dans le secteur, qui font apprécier notre culture, histoire, gastronomie, savoir-être et savoir-faire, et surtout qui font travailler indirectement plus de quatre fois plus de personnes, créant une intégration inclusive du tourisme à l’économie nationale». Cette stratégie inclut également des programmes de formation continue, des certifications pour les middle managers et des initiatives pour moderniser les infrastructures. Ces efforts sont guidés par un objectif ambitieux : accueillir 26 millions de touristes d’ici 2030. En modernisant les métiers de l’hôtellerie et en soutenant les professionnels avec des outils comme des plateformes d’elearning, le Maroc se positionne comme une destination capable de rivaliser avec les standards internationaux.

 

La renaissance d’une icône
Parallèlement à ces initiatives, le projet Mogador à Essaouira est un exemple parfait de la capacité du Maroc à mêler tradition et modernité. Avec un investissement colossal de 5 milliards de dirhams, cette station touristique emblématique connaît une seconde jeunesse. Ce projet met l'accent sur la durabilité, l'authenticité et l'innovation. En phase avec les attentes des voyageurs modernes, il combine des infrastructures de luxe à une expérience locale immersive. Dans sa première phase, il ambitionne de développer une capacité d’accueil de 1.000 clés, incluant hôtels, résidences et zones commerciales. Plus de 8.000 emplois directs et indirects sont prévus, renforçant ainsi l’économie locale. Ce projet incarne également la volonté de promouvoir un tourisme responsable et inclusif. Essaouira, déjà réputée pour son charme bohème et sa richesse culturelle, verra son attractivité amplifiée par des initiatives telles que la transformation d'infrastructures existantes en équipements haut de gamme et la création de nouvelles zones de loisirs.

 

 

 

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