Les récentes frappes américano-britanniques au Yémen ont engendré un écho de préoccupations mondiales, et le spectre d'un conflit généralisé plane sur la région.
Alors que la mer Rouge, autrefois symbole de voies commerciales pacifiques, devient le théâtre de tensions explosives, la communauté internationale doit affronter l'urgente nécessité de prévenir un embrasement régional aux conséquences potentiellement dévastatrices.
D’un côté, les chiffres récemment annoncés par le ministère de la Santé du Hamas à Gaza révèlent une réalité sinistre. Depuis le début de la guerre le 7 octobre entre Israël et le Hamas, 23.843 vies ont été cruellement fauchées. Parmi les victimes, on retrouve essentiellement des femmes, des adolescents et des enfants, en plus de 60.000 blessés.
En 100 jours de conflit, plus de 10.000 enfants, soit 1% de la population infantile totale de la bande de Gaza, ont été emportés par la brutalité des hostilités, comme le rapporte Save The Children.
Pour le patron de l'agence d'aide aux réfugiés palestiniens de l'ONU (UNRWA), Philippe Lazzarini,
"la mort à grande échelle, la destruction" et "la douleur des cent derniers jours" depuis le début de cette guerre sont "une tache sur notre humanité commune". "La situation critique pour les enfants est particulièrement déchirante. Il faudra des années pour guérir une génération entière d'enfants traumatisés", ajoute-t-il.
Toutes ces pertes humaines et ces souffrances sont insoutenables, mais le monde doit faire face à la réalité d'un conflit prolongé qui ravage les vies et déchire Gaza.
D’un autre côté, alors que les regards sont tournés vers cette enclave assiégée et meurtrie, les événements au Yémen ajoutent une dimension encore plus alarmante à la situation régionale.
Les Houthis, en signe de solidarité avec les Palestiniens, ont intensifié leurs attaques contre le trafic maritime international en mer Rouge. Les frappes américano-britanniques en réponse, bien que motivées par la défense de la "liberté de navigation", menacent de transformer une tension régionale en un conflit généralisé aux conséquences incalculables.
Les déclarations du président Joe Biden, affirmant que ces frappes sont nécessaires et proportionnées, ne dissipent pas les inquiétudes quant à l'ampleur des répercussions. Les Houthis, soutenus par l'Iran, ont répliqué en promettant de poursuivre leur offensive, accentuant le risque d'un conflit régional aux conséquences inquiétantes.
La Russie, par la voix de Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a condamné ces frappes, les jugeant "illégitimes" et propices à "l’escalade". La réaction turque, dénonçant une réponse "disproportionnée", souligne la complexité des alliances et des antagonismes dans cette région en surchauffe, et met en lumière les divergences internationales face à cette crise.
Dans ce contexte, les risques d'une guerre généralisée sont bien réels, tant les menaces proférées par les Houthis contre les intérêts occidentaux ne peuvent être ignorées.
Pour l’instant, il n’y a qu’une seule certitude : la paix dans cette région stratégique tient sur un équilibre très précaire.
F. Ouriaghli