Sur hautes instructions du Roi, le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, a reçu, mardi dernier, le ministre algérien de la Justice, Abderrachid Tebbi, émissaire du président algérien, Abdelmajid Tebboune, au Souverain. A cette occasion, Tebbi a remis la lettre d'invitation adressée au Roi pour assister aux travaux du Sommet arabe, prévu les 1er et 2 novembre 2022 en Algérie.
Le communiqué du ministère des Affaires étrangères a été bref et pour le moins laconique. Deux petites phrases, et hop ! Il ne pouvait cependant en être autrement. Et encore, le Maroc a eu l’élégance d’accueillir sur son sol un dirigeant de ce pays ! Car cette visite-éclair de Tebbi convoque une seule lecture : elle témoigne de la perversité et de l’hypocrisie du pouvoir algérien.
Il tente un coup d’éclat diplomatique éphémère en exhibant une «invitation» enrobée dans un fourreau d’hypocrisie. Pour deux raisons essentielles :
• Primo : Le régime algérien a-t-il oublié qu’il a décidé, depuis le mercredi 22 septembre 2021, la fermeture de l'espace aérien de l'Algérie à tous les aéronefs civils et militaires marocains ainsi qu'à ceux qui portent un numéro d'immatriculation marocain ? Accordera-t-il donc une dérogation spéciale à la délégation marocaine qui doit se rendre au Sommet arabe avant de reboucler son espace aérien ?
• Secundo : Au moment où Tebbi est reçu par Bourita, le pouvoir algérien continue, parallèlement, son travail de déstabilisation du Royaume et manœuvre inlassablement pour empêcher le parachèvement de notre intégrité territoriale.
La veille de l’arrivée de Tebbi au Maroc, soit le lundi 26 septembre, c’est le ministre algérien des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, qui s’est en effet piètrement illustré à l’Assemblée générale de l’ONU, en lançant notamment un appel à l’ONU et à l’Envoyé personnel du SG pour le Sahara marocain, pour la reprise du processus onusien.
Mais de qui se moquet-on ? Les tables-rondes, avec la participation de toutes les parties prenantes (Maroc, Algérie, Mauritanie et polisario), sont actuellement le seul cadre mis en place par le Conseil de sécurité pour poursuivre le processus politique. Mais après y avoir participé deux fois, Alger refuse d’y prendre part à nouveau, pour demander des «négociations directes» entre le Maroc et le polisario.
La raison de ce refus : une façon de maintenir le statu quo autour de ce différend artificiel. La réalité est que le pouvoir en Algérie instrumentalise à souhait la question du Sahara marocain. Tantôt il s’en sert comme arme politique interne pour manipuler la rue algérienne qui exige son départ et un changement de régime : c’était le cas lorsque Tebboune a accusé le Maroc d’avoir «tué trois ressortissants algériens dans un bombardement», promettant que «leur assassinat ne restera pas impuni».
Tantôt il l’utilise pour faire exister sa diplomatie blafarde sur le plan international : c’est l’acte qu’il pose en refusant de se joindre aux tables-rondes. Alors, il ne faut pas s’attendre à ce qu’Alger change sa posture fourbe au sujet du Sahara marocain.
Par D. William