Les hypothèses et les prévisions économiques du Projet de Loi de Finances (PLF) 2017 ont suscité des réactions divergentes des groupes parlementaires de la majorité et de l'opposition, lors de son examen mercredi en séance plénière à la Chambre des conseillers. Si les groupes de la majorité considèrent que ces prévisions (taux de croissance, niveau du déficit budgétaire et taux d'inflation) sont réalistes compte tenu du "contexte exceptionnel" dans lequel le PLF a été élaboré, ceux de l'opposition estiment que ces prévisions sont "dépassées" et manquent de "crédibilité et d'ambition".
A cet égard, le groupe Justice et Développement a relevé que les objectifs fixés par ce projet (un taux de croissance de 4,5%, un déficit budgétaire ramené à 3% du PIB et un taux d'inflation à 7,1%) sont réalistes compte tenu de la conjoncture extérieure de l'économie marocaine, saluant l'effort de réaliser ces objectifs dans la perspective d’une transformation structurelle de l'économie nationale et du renforcement des investissements en adoptant des politiques de rationalisation des dépenses et de soutien aux catégories vulnérables.
De son côté, le groupe Haraki a indiqué que la crédibilité de ces prévisions se mesure par leur impact sur la vie quotidienne des citoyens et sur le développement socio-économique, et par leurs capacités à créer une dynamique économique à même de promouvoir l'entrepreneuriat national et de favoriser l’emploi...
En revanche, le groupe de l'Unité et de l’égalitarisme (opposition) a souligné que le projet manque de clarté, ne répond pas aux aspirations des citoyens et reste en-deçà des exigences de la situation. Notant que les prévisions du PLF resteront des chiffres et n’auront pas de portée de développement, tant que le gouvernement est incapable de trouver des solutions réelles aux difficultés posées et tant qu'ils n'ont pas d'impact positif sur "les poches des citoyens", le coût de la vie et la compétitivité des PME.
Même son de cloche chez le groupe Authenticité et Modernité qui a critiqué fortement la crédibilité du PLF qui se base sur des hypothèses et des estimations remontant à il y a un an, et qui ne tient pas compte des nombreux changements opérés depuis.
Pour sa part, le groupe de l'Union marocaine du Travail a indiqué que le projet reflète, entre autres, les contradictions et le manque d'harmonie du programme gouvernemental, le manque de rapprochement social et le manque de priorités, vu qu'il ne découle pas des besoins des citoyens.
Le groupement de la Confédération démocratique du Travail a, quant à lui, estimé que ce PLF "est une consécration de la même politique financière des gouvernements précédents, sans renouvellement ou innovation", soulignant qu'il survient dans le contexte de tension sociale, de manque de dialogue avec les partenaires sociaux, de détérioration du pouvoir d'achat et de gel des salaires.