Le Parlement marocain bruit de faits anecdotiques, mais suffisamment graves pour ne pas en rire, surtout avec le recul nécessaire. Ce que font certains élus actuellement n’est que broutille par rapport à leur absentéisme légendaire tant décrié.
Car, le comble pour un peuple est de voir certains de ses élus non pas briller pour les actes qu’ils posent pour défendre les intérêts de la collectivité, mais plutôt s’illustrer d’une manière singulière et spectaculaire dans la rubrique «faits divers».
Au palmarès du délit le plus grave, le podium est ainsi âprement disputé. Je laisse le soin aux lecteurs de procéder au classement de quelques faits choisis au hasard :
- Un élu qui se rend à l’hémicycle complètement bourré : c’était en septembre 2011; Il aurait pris… un dernier verre pour la route qui lui a été visiblement fatal.
- Des conseillers accusés de fraude électorale, dilapidation de deniers publics et émission de chèques sans provisions.
- Un élu pris en flagrant délit de corruption et poursuivi pour émission de chèques sans provisions.
- Un député mouillé dans une affaire de mœurs : en mélangeant le job et le zob, il s’est vu accusé de viol et condamné par le tribunal de première instance à un an de prison ferme. Il a été acquitté en appel. L’issue de cette affaire révolte actuellement l’opinion et fait le buzz dans les réseaux sociaux.
Voilà l’image pathétique qu’offre certains élus. Le Parlement serait-il alors l’antre des délinquants de tous bords ? Bien évidemment que non. Mais les agissements de certains élus jettent forcément le discrédit sur cette institution et décrédibilisent le travail de ceux qui sont conscients des responsabilités qu’ils ont envers ceux qui les ont élus. Envers le peuple.
J’en profite d’ailleurs pour mettre en orbite la sortie «courageuse» et remarquée de Mohamed Daidaa, président du groupe parlementaire de la Fédération démocratique du travail (FDT) à la Chambre des conseillers, sur les ondes de Med Radio. «L’augmentation de la taxe qu’a imposée le gouvernement d’Abdelilah Benkirane sur les boissons alcoolisées est une grave entame du pouvoir d’achat du simple citoyen», a-t-il dit. Sortie tardive certes, mais il fallait oser le faire et rompre le silence assourdissant et hypocrite qui entoure ce grand «tabou» qu’est l’alcool au Maroc. Certains l’ont d’emblée «fusillé». D’autant que dans un pays où la vente d’alcool est officiellement interdite aux Musulmans, il semble pour le moins incongru pour les parlementaires de s’opposer à une taxation supplémentaire, encore moins pour les citoyens de s’en indigner, puisqu’ils sont censés ne pas en consommer. Mais, à votre avis, qui a consommé les 71,7 millions de litres de bière vendus par la Société des Brasseries du Maroc en 2010 ?
Un internaute nous a donné la réponse : «Les étrangers prennent un verre de temps à autre, les Marocains en prennent 10 d’un seul coup».
Par David william