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Jamais sans Al Hoceima

Jamais sans Al Hoceima


La province d’Al Hoceima se «mange» désormais à toutes les sauces. Du côté du gouvernement en tout cas, on réfléchit et on agit Al Hoceima. Cette province est subitement devenue, comme par enchantement, the place to be. En ces temps particuliers, ne pas porter Al Hoceima en bandoulière serait presque compris comme un crime de lèse-majesté. 
Cet intérêt brusque, pour ne pas dire forcé, n’est que la conséquence de la déception et du mécontentement du Roi exprimés lors du dernier Conseil des ministres tenu à Casablanca le 25 juin, à propos notamment des différents retards accusés dans l’exécution des projets dans la région (voir page24/25). Oui, les gens ont pris des engagements devant le Souverain pour réaliser un certain nombre de choses. Mais le laxisme des uns et des autres a conduit au blocage de plusieurs chantiers, ce qui, en partie, a été à l’origine des troubles sociaux dans cette partie du Royaume. 
Aujourd’hui, à la bonne heure, tout le gouvernement est au taquet. La «conscience professionnelle» semble avoir pris le dessus sur l’arithmétique politicienne et les lourdeurs administratives tantôt brandies comme arguties pour justifier certains retards. Comme par magie, tout marche maintenant… comme sur des roulettes. Les réunions et initiatives se multiplient dans la région. Et il ne se passe presque plus un jour sans qu’un ministre ne s’y rende. Mardi dernier d’ailleurs, le ministre de l’Aménagement du territoire national, de l'Urbanisme, de l’Habitat et de la Politique de la ville, Mohamed Nabil Benabdallah, y a tenu une réunion avec les élus. Objectif : examiner les difficultés liées au secteur de l’urbanisme et les moyens à mettre en œuvre pour accélérer la cadence de réalisation des projets.
Bref, tout cela légitime une question : faut-il attendre que le Souverain soit en colère pour que les responsables s’attèlent à remplir leurs obligations envers la collectivité ? Evidemment oui, et c’est dommage d’en arriver à répondre par l’affirmative. Car, en effet, ce n’est pas la première fois que le Roi exprime son mécontentement, que ce soit pour des projets non exécutés dans les délais ou encore des réformes non menées à terme, prises en otage par des calculs politiques. 
Agir et non réagir, c’est plutôt ce qui doit être fait. En tout cas, il importe de mettre fin à tout ce laxisme qui entoure la conduite des projets lancés dans les différentes régions du Royaume. Et puisque les rappels à l’ordre ne suffisent plus, il faut passer à un palier supérieur : la sanction. Et des sanctions, précisément en ce qui concerne la province d’Al Hoceima, il y en aura certainement. Et des têtes vont tomber sur la foi des enquêtes menées par l'inspection générale de l'Administration territoriale et l'IGF pour déterminer les responsabilités.■

D. W.

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