La Commission des finances et du développement économique à la Chambre des représentants a poursuivi, vendredi, l’examen du projet de loi de finances (PLF 2019), à la lumière des divergences des positions des groupes de la majorité et de l'opposition vis à vis de son contenu.
Dans ce sens, Rafiâa El Mansouri du groupe istiqlalien de l'Unité et de l’Égalitarisme (opposition) a déploré que le gouvernement "a raté ses priorités sur lesquelles il s'est engagé devant le Parlement", ce qui se reflète par le fait de revoir une série de chantiers, notamment ceux relatifs aux centres régionaux d'investissement, de formation professionnelle et d'enseignement préscolaire.
Pour ce qui est de l’augmentation des crédits d’investissements, El Mansouri a souligné qu'il s’agit d'une question centrale, qui porte sur la performance et la gouvernance en tant qu'outils indispensables pour relever le taux de croissance, tout en s’interrogeant sur "le rôle du gouvernement dans le suivi et la gouvernance des entreprises publiques et l'utilité d'un bon nombre de ces dernières, vu qu'elles n'enregistrent que des résultats négatifs qui sont perçus de l'argent des contribuables".
Pour sa part, Said Baâziz du groupe socialiste (majorité) a indiqué que ce projet se focalise sur la mise en œuvre du programme gouvernemental dans ses différents volets, en particulier le volet social, faisant savoir que le PLF-2019 repose sur trois priorités à savoir le soutien des secteurs sociaux, la réduction des disparités sociales et territoriales et l’impulsion d’une nouvelle dynamique de l'investissement et du soutien de l'entreprise.
De même, Baâziz a souligné la nécessité de se concentrer sur d'autres priorités susceptibles de contribuer à l'élaboration d'un nouveau modèle de développement.
Le député a, également, noté que le PLF consacre la dimension sociale et solidaire pour promouvoir les droits sociaux, tels qu'ils sont prévus par la Constitution du Royaume, à savoir le droit à l'enseignement, la santé et à l'emploi, en particulier dans les zones rurales lointaines ou montagneuses, mettant l'accent sur l'importance de la consolidation de l'approche genre et l'insertion des personnes à besoin spécifique dans leur environnement social, ainsi que l'instauration des valeurs de solidarité, d'égalité et d'équité.
De son côté, Hakima Belkassaoui du groupe populaire a souligné l'impératif d’accorder une intention particulière aux jeunes et à la génération montante, plaidant pour davantage de soutien au monde rural, et ce à travers la lutte contre la déperdition scolaire, le déploiement du transport scolaire et la mise en place d'internats et de classes de cours.
Belkassaoui a, en outre, mis en exergue l’importance de stimuler les investissements dans les industries manufacturières dans le milieu rural et d'encourager les Marocains du monde à investir dans leur pays, émettant le souhait de la création de pôles régionaux qualifiés capables de créer des emplois et de réaliser le développement escompté.
De son côté, le membre du groupement progrès et socialisme, Jamal Benchekroun a indiqué que la jeunesse est la pierre angulaire de tout développement, ajoutant que le Maroc doit mettre en valeur son potentiel démographique, faisant savoir que la jeunesse constitue l’épine dorsal de la société, d'où la nécessité de la doter des outils nécessaires en vue de lui assurer un emploi.
Il a à cette occasion salué l'exonération des petites entreprises des dettes, laquelle mesure est contenue dans le projet de loi de finances 2019.
S’agissant du secteur de l'enseignement, Benchekroun a fait savoir qu'il est confronté à deux problèmes fondamentaux à savoir la gouvernance et les ressources humaines, appelant dans ce sens à accorder plus d’intérêt aux enseignants et aux programmes pédagogiques et à impliquer la société civile et les collectivités territoriales en tant que partenaires clés dans le développement et la réhabilitation de l'école publique.
Intervenant lors de la 2-ème séance consacrée à l'examen du PLF 2019 par la Commission des finances et du développement économique, le président du groupe du rassemblement constitutionnel, Taoufik Kamil, a relevé que malgré les efforts financiers et organisationnels déployés à travers plusieurs mécanismes, fonds, programmes et services publics, le Maroc n’a pas pu diminuer le déficit social, les disparités et le taux de pauvreté dans de nombreuses régions du Royaume.
Il a par ailleurs souligné la nécessité "de gérer d’une manière rationnelle ces fonds et programmes et d'adopter les expériences réussies sur l'échelle nationale et internationale pour améliorer la situation sociale et faire face aux dysfonctionnements".
Parmi les priorités du PLF-2019 figure le secteur de l'éducation et de la formation, étant donné son rôle stratégique dans la concrétisation du modèle de développement sociétal, a poursuivi Kamil, notant qu'il s'agit d'un levier essentiel pour investir dans l'élément humain et les générations futures, tout en mettant la lumière sur le système de santé qui bénéficie annuellement de nouveaux postes budgétaires et des équipements de pointe et le secteur de l’emploi relatif à la formation professionnelle, aux entreprises, à l'investissement et aux relations avec les acteurs socio-économiques.
De même, il a plaidé pour le parachèvement de la mise en œuvre des outils pour assurer un équilibre régional en vue de concrétiser la régionalisation avancée, tels que le Fonds de solidarité entre les régions, passant en revue les nouvelles mesures dans le PLF, notamment dans le domaine fiscal et des taxes.