Le Maroc est un "acteur incontournable" pour faire face aux divers défis sécuritaires dans la région du Sahel et du Sahara et assurer sa stabilité et sa prospérité. C’est la déclaration faite mercredi à New Delhi par Mohamed Benhammou, président du Centre marocain des études stratégiques.
"Le Maroc reste le seul pays stable dans cette zone pleine de turbulences grâce à l’adoption d'une approche sécuritaire proactive basée sur le développement humain, la restructuration du champ religieux, la formation des imams mourchidines et mourchidates, la gouvernance sécuritaire et la bonne analyse stratégique", a souligné Benhammou dans une intervention lors d’une conférence internationale tenue sous le thème "Changer le paradigme de la sécurité en Asie de l’Ouest: Réponses régionales et internationales".
Après les attentats terroristes de Casablanca, le 16 mai 2003, le Royaume a adopté une approche sécuritaire qui lui a permis de faire face à plusieurs défis, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur, et d’occuper une place de choix sur l'échiquier continental", a-t-il dit.
Ainsi, le Maroc a choisi de focaliser ses efforts sur la lutte contre la pauvreté et l’analphabétisme en lançant l'Initiative nationale pour le développement humain (INDH), qui constitue un projet de grande envergure visant à éliminer toute forme de marginalisation et de vulnérabilité.
Le Royaume a aussi décidé la restructuration de la réforme du champ religieux pour barrer la route à l’extrémisme et à la radicalisation, à travers notamment l’encadrement et la formation des prédicateurs.
Par ailleurs, poursuit-il, pour promouvoir un Islam tolérant et du juste milieu dans le monde, notamment en Afrique, le Maroc s’est engagé à partager son expérience "inédite" et dispenser des formations adéquates aux imams issus de différents pays.
Selon Benhammou, la région de l’Afrique du Nord reste fragile après le "printemps arabe" qui a donné lieu à l’émergence de groupes terroristes et de milices, à des bouleversements politiques, conflits civils et violences sectaires, mais aussi à la croissance de l’immigration clandestine et du trafic d’armes.■