C'est une question que se pose de plus en plus le citoyen lambda, notamment face à l'incapacité du chef de gouvernement à former une majorité.Lui met-on volontairement des bâtons dans les roues ? Veut-on le pousser dans ses derniers retranchements, voire à jeter le tablier ? Ou, simplement, est-il victime de son entêtement ? Difficile à dire. Difficile aussi, dans l'état actuel des choses, de dire quelle coalition présidera aux affaires du Royaume. En cela, trois mois après les législatives, on se surprend encore à s'interroger sur le sens du vote, au regard de l'impasse politique actuelle. Mais osons poser la vraie question : ne serait-ce pas, plutôt, l'homme Benkirane qui dérange ? Il se le murmure en tout cas. Faut-il alors composer un gouvernement sans Abdelilah Benkirane à sa tête ? Ce serait, avouons-le, une grosse incongruité politique. Car, constitutionnellement, il jouit, plus que quiconque, de cette légitimité qui lui donne le droit de diriger le prochain gouvernement. Sauf que, à côté, on ne peut non plus faire fi des intérêts supérieurs de la Nation, le Maroc ayant besoin d'offrir de la visibilité politique à ses citoyens, mais aussi aux investisseurs. N'est-ce pas ?■
