Parmi les nominations qui ont eu lieu lundi, celle de Mohcine Jazouli en tant que ministre a sans aucun doute le plus surpris l’opinion publique. Celui qui dirigeait jusqu’à présent Valyans Consulting, société spécialisée dans le conseil, se retrouve donc ministre délégué chargé des Affaires africaines. Un saut dans l’inconnu ?
Pas forcément. Il n’a pas, en réalité, un poste purement politique. Car, comme l’avait dit le Souverain il y a quelques mois, lorsqu’il a jugé utile de créer pareil ministère, «il sera chargé des affaires africaines, et plus particulièrement de l’investissement, ainsi que la mise en place de deux cellules de suivi, l’une au ministère de l’Intérieur et l’autre au ministère des Finances». C’est donc un poste à coloration très économique et qui va ainsi permettre de mettre en cohérence et accompagner les nombreux projets économiques lancés par le Maroc en Afrique.
L’expérience de Jazouli dans l’accompagnement des investisseurs et des grands groupes et sa connaissance du marché africain vont donc être mises au service des intérêts du Royaume.
En tout cas, la création de ce ministère vient gommer une anomalie dans l’architecture du gouvernement. Rappelons, à ce titre, juste quelques chiffres édifiants : plus de 1.000 entreprises marocaines sont implantées en Afrique. Elles y ont investi, sur la période 2008-2015, notamment en Afrique subsaharienne, pas moins de 2,2 milliards de dollars.
Par ailleurs, le Souverain a effectué plus de 25 visites dans les pays de la CEDEAO depuis 2001, au cours desquels plus de 600 accords ont été signés.
Le ministère des Affaires africaines n’est donc que le couronnement logique de la stratégie déployée par le Roi en Afrique au cours de ces dernières années.■
D. W.