Certains de nos parlementaires ne sont pas des modèles de transparence. Loin de là. Et pourtant, ils gagneraient à l’être. Au moins pour justifier la confiance que les citoyens ont placée en eux. En tout cas, il est étonnant de constater que 35% des conseillers à la deuxième Chambre n’ont pas déclaré leur patrimoine. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Cour des comptes. Négligence ou volonté délibérée de jouer à cache cash ? Toujours est-il que, vis-à-vis de la loi qui oblige ministres et députés à déclarer dans les 90 jours après leur prise de fonction leur patrimoine et leurs revenus, ils sont en infraction. Rappelons que la loi relative à la déclaration de patrimoine figure dans le Règlement intérieur de la Chambre des représentants depuis 1997. Elle impose d’abord aux parlementaires de fournir au président la Chambre une liste des biens, meubles et immeubles qu’ils possèdent, et ce dès l’ouverture de la session législative. Pour autant, il ne sert à rien de recenser le patrimoine des élus si on ne procède à une évaluation à la fin de leur mandat. C’est cela qui permet de déceler éventuellement un enrichissement excessif, voire illicite.
Bref, les parlementaires passent le plus clair de leur temps à voter des lois. Des lois faites pour être respectées. Aujourd’hui, ils se soustraient volontiers à leurs obligations. Sans aucune conséquence de surcroît. Oui, ce sont apparemment des citoyens pas comme les autres, parés de leur mandat d’élu du peuple, mais qui oublient bien souvent qu’ils doivent être au service de la collectivité. Un oubli qui les pousse à déserter fréquemment l’hémicycle, devenant des champions de l’école buissonnière. Qui rappliquent tous fièrement, et sans exception, lorsque le Roi se rend au Parlement.
D. W.