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Sahara marocain: Les ambitions belliqueuses d’Alger

Sahara marocain: Les ambitions belliqueuses d’Alger

Le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité met en surbrillance trois éléments essentiels : la main tendue par le Roi Mohammed VI à l’Algérie, l'attachement du Maroc au cessez-le-feu et le démenti apporté par Guterres à la supposée «guerre au Sahara marocain».

Le statu quo permet au polisario, avec la complicité de l’Algérie, de perpétuer ses exactions dans les camps de Tindouf.

 

Par D. William

L’actualité brûlante au Proche-Orient, marquée par les chouanneries meurtrières entre Israël et le Hamas, a presque fait passer sous silence le dernier rapport du Secrétaire général de l’ONU au Conseil de sécurité sur le Sahara marocain. António Guterres y revient sur trois points essentiels sur lesquels il semble nécessaire de s’attarder. Le premier concerne la main tendue par le Roi Mohammed VI à l’Algérie, Guterres relevant notamment que le Souverain «a exprimé son espoir que les choses reviennent à la normalité avec l’Algérie».

En effet, dans son discours prononcé le samedi 30 juillet 2022 à l’occasion de la Fête du Trône, le Roi a été on ne peut plus clair. «(….) J’exhorte les Marocains à préserver l’esprit de fraternité, de solidarité et de bon voisinage qui les anime à l’égard de nos frères algériens. D’ailleurs, nous assurons ces derniers qu’en toute circonstance, le Maroc et les Marocains se tiendront toujours à leurs côtés. (…) Nous aspirons à œuvrer avec la présidence algérienne pour que le Maroc et l’Algérie puissent travailler, main dans la main, à l’établissement de relations normales entre deux peuples frères, unis par l’Histoire, les attaches humaines et la communauté de destin», avait-il déclaré.

C’était la troisième fois que le Souverain appelait le pouvoir algérien à apaiser les tensions entre Rabat et Alger, après le 6 novembre 2018 et le 31 juillet 2021. Sans succès, le pouvoir militaire algérien préférant répondre par le dédain et un silence carillonnant. C’est pourquoi Guterres regrette «qu'aucune opportunité n'ait encore pu être saisie pour combler le fossé entre les deux pays» et «encourage à rétablir le dialogue pour réparer leurs relations et renouveler les efforts visant à renforcer la coopération régionale, notamment en vue de créer un environnement propice à la paix et à la sécurité». Sauf qu’Alger refuse obstinément de désamorcer la crise diplomatique. Le second point concerne l'attachement du Maroc au cessez-le-feu. Le SG de l’ONU «note l'intention déclarée du Maroc de rester respectueux du cessez-le-feu et des accords militaires, ainsi que le maintien de sa coopération étroite avec la MINURSO, à tous les niveaux».

Cette attitude responsable et exemplaire du Royaume contraste avec la désinvolture et l’irresponsabilité de l’Algérie et de son pantin le polisario. Non seulement ils violent impunément les résolutions du Conseil de sécurité et le cessez-le-feu, mais les séparatistes entravent également, délibérément, les opérations de la MINURSO, en lui interdisant l'accès à certaines zones, dont les camps de Tindouf. Enfin, le troisième et dernier point a trait au démenti cinglant apporté par Guterres à la supposée «guerre au Sahara marocain». Cette assertion sordide, sortie de l’imaginaire fertile des ennemis du Royaume, est un classique de la propagande algérienne et des mensonges distillés depuis des années par les séparatistes aux séquestrés des camps de Tindouf pour camoufler leurs échecs et dérives.

Jalousie maladive

Plusieurs facteurs expliquent le refus obstiné de l'Algérie de s'engager véritablement pour une résolution du différend artificiel autour du Sahara marocain. Premièrement, l'Algérie craint que la résolution de ce conflit n'accroisse la prédominance régionale du Maroc en Afrique du Nord. L’Algérie jalouse du Maroc ? Evidemment que oui. Au moins pour deux raisons :

• le Maroc se développe et modernise son économie, devenant un partenaire privilégié de l’Occident et un acteur incontournable de la coopération sud-sud, pendant que le voisin est empêtré dans une profonde crise économique et sociale, sur fond de répression et d’embastillement des opposants.

• sous l’impulsion du Roi Mohammed VI, le Maroc engrange les succès diplomatiques (reconnaissance de la marocanité du Sahara par plusieurs grandes puissances, multiplication des ouvertures de représentations diplomatiques à Dakhla et Lâayoune, retrait de la reconnaissance du «rasd» par plusieurs pays…), alors que le pouvoir algérien, vivement contesté en interne, est de plus en plus décrédibilisé et isolé sur le plan international.

Deuxièmement, l'Algérie considère le maintien du statu quo comme un moyen de préserver sa stabilité intérieure et de freiner toute influence marocaine dans la région. Cependant, cette position ne fait que prolonger l'agonie des séquestrés de Tindouf et entraver toute perspective de solution pacifique. Troisièmement, ce statu quo permet au polisario, avec la complicité de l’Algérie, de perpétuer ses exactions dans les camps de Tindouf, devenus une zone de non-droit. Enrôlement d’enfants-soldats, tortures, enlèvements, détentions arbitraires, trafic illégal et vente d’armes, implication des séparatistes dans des actes terroristes dans la région sahélosaharienne, détournement des aides humanitaires…, tout y passe.

Dans ce contexte, y a-t-il espoir de voir se résoudre ce conflit ? Oui, si et seulement si l’Algérie reconsidère sa position, renonce à ses ambitions belliqueuses et prend ses responsabilités dans la quête d'une solution définitive. En sachant que les conséquences de cette impasse ont un impact sur la construction de l’Union du Maghreb arabe (UMA) et sur la stabilité et la sécurité de l’espace sahélo-saharien. C’est à ce constat qu’a d’ailleurs abouti l'Institut royal des études stratégiques (IRES), dans son Livre blanc qu’il vient de publier sur le Sahara marocain.

«Outre son atteinte à l’intégrité territoriale du Maroc, le conflit du Sahara envenime les relations entre le Royaume du Maroc et la République populaire d’Algérie et multiplie les obstacles sur le chemin ardu de la construction maghrébine, notamment, en exerçant des pressions sur la Mauritanie et la Tunisie. Il affecte négativement les relations des deux pays avec de nombreux Etats africains, européens et autres, ainsi que celles avec et au sein d’organisations universelles telle l’ONU, régionales et sous-régionales comme l’Union africaine, ou la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest», soulignent les auteurs du Livre blanc.

Et de conclure que «le conflit affecte également les efforts de développement du Maroc et de l'Algérie, entraînant les deux voisins dans une course aux armements extrêmement coûteuse et dans des alliances aux conséquences imprévisibles à moyen et long terme. A court terme, ce conflit artificiel met en jeu l’avenir de l’ensemble de l’espace sahélo-saharien». 

 

 

 

 

 

 

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