La nouvelle est tombée hier soir comme un couperet : l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU pour le Sahara, Horst Köhler, a démissionné de son poste, mercredi, pour des "raisons de santé", a annoncé l’ONU.
A l’ONU comme au Maroc, on «regrette» cette décision, même si on la comprend.
Il faut dire que dans la gestion du dossier du Sahara, Horst Köhler avait réussi à faire consensus. Comme l’a affirmé, à juste titre, le Secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, il avait surtout réussi, grâce à «ses efforts constants et intensifs», à jeter «les bases du nouvel élan du processus politique sur la question du Sahara».
Même son de cloche du côté du Royaume du Maroc qui a tenu à rendre hommage à Köhler pour les efforts qu’il a déployés depuis sa nomination en août 2017, saluant la constance, la disponibilité et le professionnalisme avec lesquels il s’est acquitté de ses fonctions.
Il faut rappeler, à ce titre, que Köhler est le principal artisan des table-rondes de Genève.
Après celle tenue début décembre dernier, une seconde a eu lieu les 21 et 22 mars, réunissant le Maroc, l’Algérie, le polisario et la Mauritanie. Le désormais ex-envoyé spécial de l’ONU pour le Sahara avait même prévu d’organiser une 3ème table-ronde.
Sa démission remettra-t-elle en cause tout le processus entamé à Genève ? Peut-être bien.
Tout dépendra en réalité de son successeur et, surtout, de la manière dont il portera ce dossier.
Mais également de la volonté des différentes parties prenantes de trouver une solution politique mutuellement acceptable.
Car, il ne sert à rien de multiplier les réunions si c’est pour s’entendre sans s’écouter.
Ou, plus concrètement, si c’est pour entendre certaines inepties du polisario, comme un référendum d’autodétermination.■
D. W.