Plus d'infos Tout voir

Après la fête, pourrait-on imposer le reconfinement ?

Après la fête, pourrait-on imposer le reconfinement ?
 
 
Nous avons finalement passé une très bonne fête. Avec l’angoisse au ventre, avec la peur et les appréhensions, mais nous avons réussi à faire de cette occasion un sincère moment de partage en famille, sans trop en faire, ni prendre des risques inutiles dont on peut se passer, sans aller au-devant des dangers qui nous guettent de toutes parts, puisque la Covid-19 est aujourd’hui beaucoup plus virulente et plus meurtrière, et ce, en partie, à cause de nous et de nos comportements irresponsables. 
 
Malgré les foules incroyables dans les souks et les marchés de moutons, malgré la promiscuité, malgré les rassemblements risqués, malgré la précipitation, imalgré le laisser-aller, malgré l’insouciance et le je-m’en-foutisme dont beaucoup de Marocains ont fait montre depuis que les autorités ont assoupli les mesures et les précautions de lutte contre le coronavirus, malgré tout ceci, nous avons pu, alors que le bon sens aurait voulu qu’on fasse l’impasse sur cette fête, jouir de quelques moments heureux, bien entourés, avec amis et connaissances, festoyant et se faisant plaisir.
 
Maintenant que c’est derrière nous, il faut revenir à des comportements plus sérieux, avec plus de détermination et de conscience, car la situation sanitaire du pays est extrêmement grave. Le nombre de cas augmente de manière effrayante, les unités de soins sont pleines ainsi que les hôpitaux et les cliniques. Des personnes, trop nombreuses, se soignent chez elles quand d’autres, tout aussi nombreuses, ont découvert qu’elles sont porteuses du variant Delta et luttent pour s’en sortir. 
 
Depuis le 2 juillet 2021, les cas augmentent et nous avons atteint entre le 4 et 7 juillet les 6.000 cas par jour. Depuis, la moyenne des cas frôle chaque jour les 3.000 cas, ce qui est énorme. Inutile de vous rappeler ici pourquoi nous en sommes encore là, aujourd’hui ? Laisser-aller, lâcher prise, relâchement, déni, mauvais comportements, prise de risque… Ce qui a atteint un tel degré, avec l’organisation, sans aucune mesure de sécurité, de mariages avec des centaines d’invités agglutinés les uns sur les autres, avec l’organisation de fiançailles, d’anniversaires, de Garden Parties, de soirées et autres happenings, avec toujours le plus grand nombre d’invités possibles, sans respecter ni la distance de sécurité, sans port de masque, sans hygiène, buvant et mangeant, avinés et la tête dans le coltard, faisant fi de tous les dangers en risquant sa vie et celles des autres.         
 
Comme ça a été le cas, lors de cette soirée casablancaise qui a vu la totalité, sans exception aucune, des invités présents, contracter le virus. Résultat ? Certains sont en clinique, gravement touchés, d’autres sont en réanimation quand d’autres luttent comme ils peuvent pour s’en sortir. Tout ça pour une soirée ? La belle affaire. 
 
Rien ne vaut le coup d’y sacrifier sa vie et sa bonne santé. Pourtant, les attraits et les tentations semblent plus forts que la vigilance et la rigueur face à une maladie qui ne laisse aucune chance à celui qui la contracte. C’est dans ce sens que les autorités marocaines ont resserré les boulons en  interdisant les mariages sans parler des soirées et des réunions familiales en grand nombre, sans parler d’autres mesures qui devaient se mettre en place, en toute logique, car la majorité des citoyens n’a pas été à la hauteur de la situation ni de la confiance que les autorités ont placée en elles, pensant que tous les Marocains ont bien appris la leçon, qui ne souffre d’aucune ombre : le virus tue tous les jours des dizaines de Marocains.
 
La pandémie s’est installée dans la durée. Nous sommes encore très loin d’en voir le bout. Les variants se multiplient et le monde entier se barricade de nouveau, dépassé par l’ampleur de la crise et par le danger de plus en plus grandissant. Nous en sommes aujourd’hui à 200 millions de cas dans le monde et 4, 12 millions de morts dans le monde. C’est une terrible catastrophe qui ne fait que s’aggraver et qui a mis en échec les plus grandes puissances mondiales, tant le virus est insaisissable et imprévisible, déjouant toutes les mesures et toutes les prévisions.
 
Nous savons donc ce qui nous reste à faire. La fête est terminée. Nous nous sommes fait plaisir. Nous avons célébré cette journée. Alors, essayons d’être sérieux et conscients. Essayons d’être véritablement responsables. Il faut oublier les réunions, les rassemblements, les groupes, les fêtes, les endroits bondés de monde, les mosquées, les hammams, les salles de gym, les magasins, les Fast Food et autres restaurants et cafés.
 
Si nous sommes incapables d’observer strictement les règles qui s’imposent à nous face au danger grandissant, c’est que nous sommes prêts à un nouveau confinement drastique, unique solution pour lutter avec efficacité contre le virus. Nous avons eu plusieurs chances pour reprendre un semblant de normalité dans nos vies, mais nous avons été incapables de nous gérer. Alors laissons les autorités le faire à notre place puisque nous en sommes incapables.
 
 
 

Par Abdelhak Najib

Écrivain-journaliste

 

 

 

 

 

 
 
 

Articles qui pourraient vous intéresser

Vendredi 22 Novembre 2024

Royal Air Maroc et GOL Linhas Aéreas concluent un accord de partage de codes

Jeudi 21 Novembre 2024

Le Conseil de gouvernement adopte un projet de loi relatif à la protection du patrimoine

Mardi 19 Novembre 2024

Maroc : Le portefeuille des EEP en liquidation s'élève à 81 entités à fin 2023

S'inscrire à la Newsletter de La Quotidienne

* indicates required