Il a fallu attendre plus de trois décennies pour pouvoir arracher cette organisation d’une Coupe du monde sur le sol marocain. Tant de dossiers déposés et défendus. Tant d’échecs, mais les instances marocaines ont su attendre et prendre leur mal en patience.
Par Abdelhak Najib
On se souvient tous des coups bas face à l’Allemagne en 2006, à l’Afrique du Sud, en 2010, et bien avant, face aux USA, en 1994. À chaque fois, le Maroc a manifesté sa volonté de se surpasser pour abriter la plus grande fête sportive mondiale, mais à chaque fois, d’autres considérations ont joué prenant le dessus sur les réalités du terrain, et sur qui mérite et qui doit le faire. Les rouages de la FIFA étant ce qu’ils sont, le Maroc a su attendre pour revendiquer une organisation méritée à plus d’un égard.
D’abord, le Royaume est un pays stable, l’unique nation africaine capable de porter haut un tel événement footballistique mondial. Ensuite, le Maroc a des infrastructures qu’il faut certes remettre à niveau, mais le pays s’est construit, les routes sont là, les stades sont là et seront revus aux standards mondiaux pour 2030 (le Maroc dispose de six stades homologués à Casablanca, Rabat, Tanger, Agadir, Fès et Marrakech. Il envisage d’en construire un nouveau, d’une capacité de 100 000 places, soit le plus grand d’Afrique, à Mansouria, (à 35 km de Casablanca).
Les hôpitaux, les hôtels, les réseaux de télécommunication, toute la logistique pour un tel happening sont étudiés par les autorités marocaines, qui planchent sur cette candidature, depuis de longues années, avec un cahier des charges, des objectifs identifiés dans un timing optimal pour être fin prêt avant le lancement des matchs de cette Coupe du monde 2030, il faut le dire, très particulière. Elle marque le centenaire du Mondial, engage trois pays pour une co-organisation (Maroc, Espagne, Portugal) et se joue dans six pays en hommage à l’Amérique latine, avec l’Argentine, l’Uruguay et le Paraguay.
Dans ce sens, un accord entre les confédérations européenne, africaine et sud-américaine prévoit que trois rencontres auront lieu en Argentine (à Buenos Aires), en Uruguay (à Montevideo) et au Paraguay (à Asuncion) pour marquer le centenaire de la première édition, qui a été organisée en Uruguay en 1930.
Pour cette vingt-quatrième édition du Mondial, ce sont donc trois continents et six pays engagés. Une première. À ceci s’ajoute l’élargissement de la compétition de 32 à 48 équipes à partir de 2026, ce qui favorise une organisation tripartite. A ce niveau, l’entente entre Rabat, Madrid et Lisbonne est au beau fixe pour mettre sur pied un défi commun. Et le président par intérim de la Fédération espagnole de football, Pedro Rocha, de confirmer : «Je suis convaincu qu’avec le Maroc et le Portugal, nous organiserons la meilleure Coupe du monde de l’histoire». Une conviction partagée par toutes les fédérations mondiales, ce qui fait dire à Sa Majesté le Roi, Mohammed VI que «Cette décision du Conseil de la FIFA salue et reconnaît la place de choix du Maroc dans le concert des grandes nations».