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Bilan marocain aux Jeux Olympiques 2024 : Le sport marocain n’est pas en bonne santé

Bilan marocain aux Jeux Olympiques 2024 : Le sport marocain n’est pas en bonne santé

Le bilan du Maroc aux Jeux Olympiques de Paris 2024 est catastrophique. Et ce, à plus d’un égard. Les athlètes marocains ont presque tous été éliminés dès les premiers jours des jeux.

 

Par Abdelhak Najib, Écrivain-journaliste

Dans la quasi-totalité des disciplines sportives, les athlètes marocains n’ont pas été à la hauteur de cet événement olympique. Un niveau en deçà de ce qu’exige l’olympisme : discipline, maîtrise, compétences sportives indiscutables, aptitudes pour le haut niveau et surtout talent pur. Au lieu de cela, nous avons vu l’étendue de l’amateurisme chez la majorité des sportifs nationaux comparés à leurs adversaires venus de pays à compétences égales.

Jusqu’au 8 août 2024, Le Maroc est 49ème au tableau des médailles, sauvé par le titre olympique de Soufiane El Bakkali. Autrement, nous serions tout simplement à la dernière place du classement. 

La question que tous les observateurs posent est simple : pourquoi le sport national affiche-t-il une aussi piètre figure ? Pourquoi les athlètes marocains n’y arrivent-ils plus ? À qui incombe la responsabilité dans une telle débâcle ? 

Premièrement, le sport national est malade depuis plus de deux décennies. L’ère des Aouita, Moutawakkil, Boutayeb, Bidouane, Guerrouj, Skah, Benhassi, les frères Ashik, les Alami, Arazi, El Aynaoui, Salah Hissou, Rachid El Basir, Khalid Boulami et les autres est bel et bien révolue. Encore une fois, en dehors d’une unique discipline en athlétisme, aucun autre athlète n’a brillé. Soufiane El Bakkali a tenu son rang en remportant une médaille d’or et Tindouft s’est bien battu. Reste le match pour la troisième place pour l’équipe olympique de football. La promesse du bronze tient toujours. Mais pour le reste, circulez, il n’y a rien à voir !


Pourquoi un tel déficit ?

La politique sportive nationale pêche par de nombreux aspects. Le sport est presque absent des écoles marocaines, alors qu’il est essentiel de commencer jeune pour devenir un sportif de classe mondiale. L’école marocaine doit faire aimer aux enfants le sport et dénicher les talents de l’avenir. Autrement, si on commence à un âge avancé, on peut espérer s’illustrer au niveau local, sans plus.

Le niveau olympique demande beaucoup d’efforts, une formation solide et continue, du talent et des capacités hors normes. Cet esprit naît à un âge précoce pour polir le talent et en sortir de l’or. Ce qui n’est pas le cas au Maroc, où le sport n’est pas une priorité nationale malgré les discours sur la soft power et l’importance de conquérir le monde par le sport. Si le football assure jusqu’à présent, pour les autres disciplines, c’est la Bérézina. Ce qui se passe dans les écoles primaires se poursuit dans les collèges et les lycées. Quant aux universités, il ne faut même pas espérer. C’est le vide sidéral. Les universités marocaines n’ont jamais donné un seul sportif comme c’est le cas dans tous les pays qui réussissent à conquérir les tournois mondiaux avec des athlètes issus des facultés, qui les forment et les préparent pour devenir de grands champions.

L’autre handicap, c’est que, historiquement, au Maroc, on n’a jamais su miser sur plusieurs générations dans des disciplines sportives différentes. On met le paquet pour un seul sport, comme c’est le cas du football aujourd’hui. Tant mieux si le ballon rond réalise de bons résultats. Mais il n’y a pas que le football. Où sont les autres sports ? La boxe, le tennis, la natation, le basket, le handball, le hockey, le volley, l’escrime, l’équitation, l’haltérophilie, la gymnastique, le cyclisme, le saut en longueur, le saut à la perche, le sprint, le canoë, le tir, le triathlon, le marathon, la marche, la lutte, le judo et tant d’autres disciplines sportives où le Maroc est aux abonnés absents ?

Face à une telle situation, il faut avouer que les instances sportives nationales ont échoué à remplir leurs missions. Il faut donc revoir la copie et faire le bon diagnostic pour l’avenir. Autrement, le meilleur résultat pour l’olympisme marocain sera une unique médaille, synonyme d’honneur certes, mais révélatrice de la réalité alarmante du sport marocain.

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