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Petite santé pour le système de santé

Petite santé pour le système de santé

Le système de santé au Maroc souffre de nombreux dysfonctionnements. Et c’est un truisme de le dire.

Le nouveau ministre de la Santé, qui bouclera ses trois mois de prise de fonction le 22 avril courant, a pu certainement s’en rendre compte.

Anas Doukkali hérite en effet d’un ministère problématique qui, avec un budget de 14,8 Mds de DH (5,6% du Budget de l’Etat), fait face depuis plusieurs années à de nombreux défis structurels, dont notamment l’inégalité de l’accès aux soins entre les zones rurales et les grandes villes, l’anarchie et la désorganisation qui règnent dans la plupart des hôpitaux publics, ainsi que le déficit de moyens humains et matériels.

Il le reconnaît d’ailleurs. Devant les parlementaires lundi, il a admis que le secteur de la santé est confronté à plusieurs contraintes, pour ne citer que le manque de ressources humaines, alors qu’en face le nombre de patients augmente, passant de 6 à 11 millions de personnes actuellement.

De même, le Régime d'assistance médicale (Ramed), avec 11,7 millions de personnes couvertes, a montré ses limites, ne bénéficiant toujours pas aux plus pauvres et étranglé par une insuffisance de ressources financières et humaines.

Sur ce point, le gouvernement tente néanmoins, au-delà des diagnostics formels, d’apporter des remèdes.

Le ministère a ainsi défini des actions prioritaires dans le cadre de sa stratégie sectorielle pour la période 2017-2021, circonscrites, entre autres, autour du soutien des programmes de santé en vue de généraliser la couverture médicale et de la création d'une instance de gestion financière et de gouvernance, qui se chargera du suivi de l'opération du ciblage, du contrôle de l'accès aux soins et de la facturation dans les hôpitaux.

Par ailleurs, plus globalement, informe Doukkali, en 2017, pas moins de 730 millions de dirhams ont été consacrés à la mise à niveau des hôpitaux, tandis que l’accord signé avec le ministère de l'Enseignement supérieur devrait permettre de réserver davantage de sièges pédagogiques à la médecine et à l'infirmerie.

En outre, Doukkali a dévoilé un Plan de Santé à l'horizon 2025, basée sur six valeurs et trois piliers ventilés sur 25 axes et 125 mesures.

Suffisant pour revitaliser le système de santé au Maroc ? Pas sûr. Entre l’amélioration de l’accès aux soins, le manque de ressources humaines et les problèmes de gouvernance…, il y a encore du chemin à faire.

Mais dans ce tableau sombre, convenons que tout n’est pas si noir : plus de 3.600 médicaments ont vu leur prix baisser.

Ce n’est pas rien, surtout lorsque les réductions drastiques (de 30 à 50% parfois) concernent certains médicaments dédiés au traitement de maladies chroniques et de certains types de cancer.

De quoi soulager les bourses des citoyens, mais aussi réduire les dépenses de la couverture médicale.

D. W.

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