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Raja - Wydad : Les supporters boudent le derby

Raja - Wydad : Les supporters boudent le derby

Le rendez-vous le plus bouillant du football marocain s’annonce glacial. Samedi, au stade Mohammed V, le derby entre le Raja et le Wydad se jouera devant des gradins vides ou presque.

 

Ni ferveur, ni tifos, ni chants. Les groupes ultras des deux camps ont décidé de tourner le dos à la fête. Et ce n’est pas un caprice.

Réunis jeudi avec les autorités sécuritaires de la ville, les Green Boys, Eagles (Raja) et les Winners (Wydad) ont campé sur leur position : ils ne mettront pas les pieds dans le stade. Malgré les tentatives de la Wilaya pour les faire fléchir, les trois groupes ont opposé un refus net, motivé par une accumulation de griefs devenus trop lourds à taire.

Cela faisait des mois que la tension couvait. Restrictions de déplacements, arrestations jugées arbitraires, poursuites judiciaires sur la base de l’article 507 du Code pénal… Pour les ultras, la coupe est pleine. « À chaque événement majeur, on nous utilise comme vitrine. Puis une fois la photo prise, on nous renvoie au silence », souffle un ancien membre des Winners.

Le boycott ne cible pas seulement les organisateurs du match. Il dénonce un traitement plus global, vécu comme un mépris envers les supporters. Et surtout, il s’inscrit dans un climat plus large de frustration vis-à-vis de la gestion du football marocain, et de Casablanca en particulier.

Casablanca, grande oubliée ?

Le timing de la fronde n’est pas anodin. La Fédération comptait faire du derby une célébration officielle de la réouverture du stade Mohammed V, fraîchement rénové, en prévision de la CAN 2025. Mais l’opération séduction tombe à l’eau.

La colère des fans va bien au-delà du match. Ils n’ont pas digéré que Casablanca, bastion historique du football marocain, ait été écartée de la Coupe du monde 2030. Ni qu’on leur promette un nouveau stade... à Ben Slimane. Ni que les clubs de la capitale économique – pourtant les plus titrés du pays – soient selon eux constamment affaiblis par manque de soutien institutionnel.

Une protestation qui porte

Le boycott est déjà palpable. Deux jours après l’ouverture des ventes, des milliers de billets, notamment dans les virages nord et sud, restent disponibles. Une situation inédite pour un derby qui, en temps normal, affiche complet en quelques heures.

Les supporters appellent au respect de la consigne, et un communiqué conjoint des trois groupes est attendu dans les prochaines heures. Le message est clair : ce silence est une réponse au mépris. Et tant pis pour la fête.

Un derby sans public, c’est un match amputé de son âme. La rivalité, sans le feu des tribunes, ne sera plus qu’un affrontement technique. Les joueurs évolueront dans une ambiance de huis clos, loin de la tension, mais aussi loin de la magie.

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