Si Soufiane El Bakkali a montré que sur 40 millions de Marocains, le pays n’a qu’un seul athlète capable de briguer l’or et de le décrocher lors des Jeux olympiques de Paris 2024, les athlètes paralympiques marocains ont, quant à eux, raflé 15 médailles dont trois en or, six en argent et six en bronze.
Un véritable exploit qu’il faut saluer et analyser pour comprendre ce gap énorme qui sépare les athlètes olympiques des paralympiques. Parce que, quoi que l’on dise, c’est là une véritable leçon de résilience qui nous est donnée par les sportifs dits «souffrant d’un handicap».
De quel handicap parle-t-on ici ? On n’en a pas vu durant ces jours de compétition paralympique. Loin de là, nous avons vu des sportifs de très haut niveau, qui se sont battus sur tous les terrains, avec la même force et la même détermination pour monter sur les plus hautes marches des podiums.
Nous avons vu beaucoup de rigueur, beaucoup de hargne, une volonté certaine de se dépasser et d’aller briller parmi les meilleurs athlètes du monde. Avec 15 médailles, c’est chose faite. Cela montre d’un côté que quand on travaille, quand on fait des sacrifices, quand on s’applique, quand on a la rage de vaincre au creux des tripes, on peut y arriver.
D’un autre côté, cela montre que, handicap ou pas, les sportifs marocains olympiques ont beaucoup à apprendre de cette leçon des sportifs paralympiques.
Il y a là une preuve sans appel qu’il faut revoir toutes les méthodes d’entraînement et de formation pour tous les sports marocains si l’on veut rivaliser avec les meilleures nations du sport.
Il faut une refonte totale de la doctrine sportive nationale, à tous les échelons, avec du sang neuf, un nouveau regard, de nouveaux concepts, un encadrement optimal avec l’impératif du résultat, comme baromètre pour briguer une place dans l’élite des athlètes olympiques. Car, si cela porte ses fruits dans les disciplines paralympiques, c’est que c’est possible aussi d’y arriver chez les sportifs olympiques.
À moins que cela ne soit une véritable question de grande résilience dont sont capables ceux qui portent un handicap et qui ont tout donné pour le dépasser en en faisant un outil et un moyen pour réussir. Ce qui est le cas aujourd’hui, avec ces valeureux athlètes qui ont brillé à Paris.
Abdelhak Najib
Écrivain-journaliste