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1er Mai : Les syndicats revendiquent un cadre juridique régissant le dialogue social

1er Mai : Les syndicats revendiquent un cadre juridique régissant le dialogue social

Les centrales syndicales ont appelé, mardi à Rabat, le gouvernement à mettre en place un cadre juridique régissant le dialogue social débouchant sur de "véritables et productives négociations collectives".

Dans des communiqués publiés à l'issue de leurs meetings organisés dans la cadre de la célébration du 1er mai, ces syndicats ont demandé au gouvernement d'"accorder davantage d'importance aux catégories victimes de sa politique", de publier la loi organique réglementant les syndicats, d'améliorer les revenus, d'augmenter les allocutions familiales et le salaire minimum interprofessionnel garanti, ainsi que la protection des libertés syndicales, l'institutionnalisation des négociations collectives et la généralisation de la couverture médicale.

Les centrales syndicales ont considéré que les propositions du gouvernement faites lors du dialogue social restent en deçà des aspirations des travailleurs et du peuple marocain.

A cette occasion, le secrétaire général adjoint de l'Organisation démocratique du travail (ODT) Addi Bouarfa a indiqué que le gouvernement doit faire preuve d'une volonté politique "sérieuse" et s'engager de bonne foie avec les employeurs et les syndicats, notamment par l'élaboration d'une loi relative au dialogue social.

Bouarfa a appelé le gouvernement à mettre en place "un climat politique adéquat", basé essentiellement sur le respect de la démocratie participative, mettant en relief l'impératif de la mise en œuvre de l'article 8 de la Constitution organisant l'action des syndicats.

Le responsable syndical a également insisté sur la révision des statuts des différentes catégories professionnelles, l'augmentation des revenus et des pensions de retraite, le traitement des dossiers en suspens des professionnels du transport et des travailleurs de l'entraide nationale, ainsi que l'encouragement des petites et moyennes entreprises.

Il a aussi mis l'accent sur la nécessité d'élaborer un nouveau pacte social, à même d'assurer l'efficacité des droits de la classe ouvrière, de lutter contre les disparités territoriales et de renfoncer la cohésion sociale, mettant en relief l'importance de promouvoir l'école marocaine et la qualité de l'enseignement, à travers l'amélioration des conditions de travail et de vie du corps pédagogique.

De son côté, l'Union générale des travailleurs au Maroc (UGTM) a insisté sur l'institutionnalisation du dialogue social en vue de le hisser au rang d'institution nationale à part entière qui tiendra ses réunions en cas de nécessité.

Contre toute attente, le gouvernement nous a surpris par son offre "insignifiante et inférieure" aux attentes de la classe ouvrière marocaine, et qui porte atteinte au fond des libertés syndicales et consacre la précarité dans les lieux du travail, a-t-il ajouté.

Le syndicat a rappelé certains points de son dossier revendicatif notamment l’augmentation des salaires à hauteur de 500 DH net au profit des fonctionnaires des administrations publiques et des collectivités territoriales, et des employés et agents des administrations publiques, l'amélioration des revenus des retraités pour atteindre 2.000 dhs et la création d’un nouveau grade de promotion pour les fonctionnaires classés dans les échelles 8 et 9, outre la suppression des échelles inférieures 6 et 7 concernant les assistants techniques et administratifs.

Pour sa part, Mohamed Haytoum, membre du secrétariat national de l'Union marocaine du Travail (UMT) et coordinateur régional de Rabat-Salé-Temara, a indiqué que les résultats du dialogue social n'ont pas été convaincants pour les catégories des travailleurs malgré les consultations menées par l'UMT avec le gouvernement.

Il a exprimé le refus catégorique du silence des autorités gouvernementales devant les violations des droits des travailleurs et leur exploitation dans les entreprises industrielles et les sociétés de services.

Haytoum, a de même, estimé que le gouvernement "ne dispose d’aucune conception de développement" et "demeure incapable" de trouver des solutions durables et efficaces pour résoudre la crise dont souffre l’économie marocaine, notant que le gouvernement poursuit ses réformes structurelles pour maintenir ce qu'il appelle les équilibres macro-économiques sans considération de son coût social et de ses répercussions sur les travailleurs.

Il a qualifie de "decevante" et de "discriminatoire" l’offre du gouvernement d'augmentation salariale dans la mesure où elle ne concerne pas tous les établissements publics et ne prévoit pas de hausse du SMIG dans le secteur privé.

La Confédération démocratique du travail (CDT) a appelé le gouvernement à interagir positivement aux revendications des centrales syndicales, en vue d'aboutir à des résultats répondant à leurs attentes.

La CDT a relevé que les déséquilibres sociaux sont "inadmissibles", mettant l’accent sur la nécessité de résoudre cette situation, à travers le renforcement du front interne et l'arrêt des restrictions de libertés syndicales.

Pour sa part, la Confédération générale du travail a estimé que le gouvernement actuel comme ses prédécesseurs, continue de gérer les affaires publiques avec une logique visant à "gagner du temps", dénonçant un dialogue social "biais" et reprochant au gouvernement de vanter des réalisations qui n'existent même pas.

Évoquant l'intégrité territoriale du Royaume, les centrales syndicales ont à l'unanimité insisté sur une mobilisation générale en vue de contrer toutes les manœuvres ourdies contre le Royaume et qui sapent le processus de règlement onusien.

 

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