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Maroc - Le jour où Al Haouz a tremblé : Un an de répliques

Maroc - Le jour où Al Haouz a tremblé : Un an de répliques

Le 8 septembre 2023, la terre trembla avec une violence sans précédent dans la région d'Al Haouz. Un an après ce séisme dévastateur de magnitude 7 sur l'échelle de Richter, les cicatrices sont loin d'être refermées et le cœur des Marocains bat encore au rythme saccadé des répliques, non pas géologiques, mais plutôt émotionnelles, sociales et économiques.

Cette tragédie, qui a secoué les fondements même de la région, a laissé derrière elle un bilan lourd : près de 3.000 morts et des milliers de victimes.

Des villages entiers ont été réduits en amas de pierres et de poussière, des milliers de familles ont été brisées et des rêves anéantis en quelques secondes.

Les images des maisons éventrées et des rues jonchées de débris ont rapidement fait le tour du pays, suscitant une vague d'émotion et de solidarité sans précédent.

La rapidité et la brutalité de ce séisme ont mis à nu l'impréparation face à une telle calamité. 

 

Réponse immédiate
Passées la stupeur et l’émotion, l'urgence se transforma en une quête frénétique pour retrouver des survivants. Dès les premières heures suivant le séisme, la solidarité nationale s'est manifestée avec force.

Des équipes de secours, des bénévoles, des militaires et des civils, venus de toutes parts, se sont précipités pour offrir leur aide, fouillant sans relâche les décombres à la recherche de survivants.

Des convois de secours ont traversé le pays, chargés de nourriture, de médicaments et de tentes, tandis que les hôpitaux et les écoles ouvraient leurs portes pour accueillir les sinistrés.

La solidarité impressionnante exprimée par les Marocains de toutes les régions a été un baume sur les plaies de ceux qui ont tout perdu.

L'international n'a pas tardé non plus à réagir. Des équipes de secouristes et des volontaires de divers pays ont afflué vers le Maroc, travaillant main dans la main avec les autorités locales pour fournir une aide immédiate aux populations des zones les plus touchées.

Cette réponse globale a démontré que dans la souffrance, l'humanité est capable de tisser des liens profonds d'entraide et de compassion.

 

Le temps de la reconstruction
Cette réponse initiale, bien que remarquable, n'était que le début d'un long processus de reconstruction qui est encore en cours aujourd'hui.

La reconstruction des vies prendra du temps, car les séquelles psychologiques perdurent chez de nombreux survivants, qui ont perdu non seulement leurs proches et leurs biens, mais aussi leur sentiment de sécurité. 
Dans ce tableau sombre, une éclaircie : la reconstruction matérielle a bien progressé.

Le gouvernement, conformément aux directives royales, a mis en œuvre un vaste programme de reconstruction et de réhabilitation de 120 Mds de DH sur cinq ans.

Actuellement, près de 50.000 logements sont en cours de reconstruction et des milliers de familles ont déjà reçu des subventions pour rebâtir leur vie.

Les routes, les écoles et les centres de santé sont également restaurés, renforçant l'infrastructure nécessaire à la reprise et à la préparation face à de futures éventualités.

Mais au-delà des chiffres et des projets, ce qui ressort le plus de cette tragédie, c'est l'esprit indomptable du peuple marocain.

Face au drame, les communautés locales ont fait preuve d'une force et d'une unité exceptionnelles, redéfinissant le sens de la solidarité. Les histoires de voisins sauvant des voisins, de jeunes mobilisés pour soutenir les rescapés et de Marocains qui ont fait preuve de générosité en contribuant substantiellement au «Fonds spécial pour la gestion des effets du séisme»… sont des témoignages du tissu social dense et résilient du Royaume.

La dimension internationale de l'aide a également renforcé les liens diplomatiques et humains entre le Maroc et le reste du monde, cette tragédie ayant offert une occasion de réaffirmer des alliances et d'en forger de nouvelles.

C’est clair : le séisme d'Al Haouz a profondément marqué les citoyens marocains, notamment notre capacité collective à surmonter les épreuves et à en sortir plus forts.

Comme l’a si bien dit Oscar Wilde, «l’expérience est le nom que l’on donne à ses erreurs». Dès lors, cette tragédie ne doit pas seulement rester dans les annales comme un moment de désolation, mais également comme un tournant décisif vers un développement plus prudent, qui tient compte des risques de catastrophes naturelles dont les fréquences et l’intensité vont forcément augmenter avec le changement climatique.

Cela passe par un renforcement des normes de construction, notamment dans les zones sismiques, et par une meilleure planification urbaine pour réduire les risques en cas de futurs séismes.

 

F. Ouriaghli

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