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7.000 DH le mouton : Cher le sacrifice

7.000 DH le mouton : Cher le sacrifice


Chaque année, c’est la même rengaine et c’est le même calvaire pour des millions de familles qui ne savent plus à quel saint se vouer pour honorer le sacrifice de l’Aid Al-Adha.

Chaque année, il faut se saigner à blanc pour ne pas perdre la face devant ses enfants, sa famille, ses voisins en trouvant des solutions pour pouvoir payer un mouton et s’acquitter de son devoir religieux, devenu, au fil du temps, un simple devoir social.

Cette année, le chemin de croix est plus ardu et semble impraticable pour des millions d’entre nous tant les prix de la bête ont flambé allant jusqu’à 10.000 DH pour un simple mouton. Sinon, on peut trouver des bêtes à sacrifier entre 6.000 et 8.000 DH. Moins de 5.000 DH, ce n’est même pas la peine d’aller faire le tour des souks improvisés un peu partout pour trouver bestiole à son sacrifice. 

Il faut savoir que le bétail est plus cher cette année d’au moins 350 dirhams par rapport à l’année dernière. Ce qui fait que le kilo peut dépasser les 75 dirhams. Faites le calcul pour un mouton moyen, l’addition s’avère très vite salée.

Pour un mouton de 50 kilos, il faut débourser presque 4.000 dirhams. Avec tout ce qu’il faut pour accomplir le devoir de l'Aïd, charbon, foin pour le mouton, épices, oignons, légumes, le plein d’eaux gazeuses, le boucher qui va égorger le mouton, le transport… on flirte très vite avec les 5.000.

Certains trouveront ce tarif normal quand la majorité n’a même pas de quoi finir le mois comment peut-elle aussi s’occuper de trouver une somme pareille pour assurer. Prenons tous les manœuvriers qui touchent entre 1.600 et 3.000 DH.

Comment vont-ils résoudre cette équation à une seule inconnue ? Simple, il faut emprunter. Ou alors vendre quelque chose qui peut rapporter. Certains sacrifient une bague, un bracelet, une montre, une télévision pour ne pas perdre la face. D’autres s’endettent comme chaque année. Et les années passent et on se retrouve à rembourser la viande qu’on a mangée il y a dix ans. Terrible situation, il faut le dire.

Mais c’est comme ça. L’Aïd c’est sacré pour le Marocain. Il préfère crever que de ne pas tuer le mouton et manger ses tripes. Face à une réalité aussi inextricable, certaines familles s’avouent vaincues et décident à contrecœur de ne pas faire honneur à cette fête religieuse. 

C’est la mort dans l’âme que certains d’entre nous optent pour un poulet ou une dinde. C’est drôle d’en être réduit à cela et cela brise le cœur de tant de citoyens marocains qui se disent exclus de la vie puisqu’ils payent le prix fort à toutes ces crises qui se sont installées dans la durée malgré le bilan très positif du gouvernement qui rassure les Marocains en leur disant que tout va bien dans le meilleur des mondes.

Pourtant, le chômage flirte avec les 14%. Des commerces ont fermé par dizaines de milliers. Des familles entières sont livrées à la précarité. D’autres se débrouillent comme elles peuvent en serrant encore davantage la ceinture, mais jusqu’à quand ? Certains ont même tenté une esquive en ameutant d’autres personnes en crise comme eux pour appeler à l’annulation de l'Aïd Al-Adha.

Les réseaux sociaux et une certaine presse s’en sont fait l’écho, mais la réalité est telle que la fête aura lieu et ceux qui ne le peuvent pas, ne mangeront pas de viande cette année.  Peut-être l’année prochaine.

 Abdelhak Najib

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