Le Collectif des associations marocaines de protection animale exprime dans une déclaration rédigée, mardi 2 mai, sa profonde indignation quant à la situation que “vivent actuellement les animaux dans les rues du Royaume”.
Le Collectif pointe du doigt la non mise en pratique du Programme TNVR, devant mettre fin aux maladies telles que la rage et d’autres zoonoses, et ce en dépit des hautes instructions royales et de la convention cadre signée en 2019.
Selon ces associations, cette situation laisse place à des opérations brutales et inhumaines, de capture et d'abattage des animaux à travers tout le pays, incluant ceux déjà stérilisés, vaccinés et identifiés, ce qui d’après la même source donne une image “totalement dégradée” et “dépréciée” du Royaume.
Par ailleurs, le Collectif dénonce “le détournement” des clauses contractuelles de la convention de 2019, citant à cet égard la gestion du programme TNVR déléguée à des associations “inexpérimentées et sans historique de travail dont la création est injustifiée” ou à des entreprises privées “sans expérience dans le domaine du bien-être animal et de la connaissance canine ou féline”.
Dans le même ordre d’idées, le Collectif précise que ces pratiques “scandaleuses” portent préjudice au fondement même du programme TNVR et ne respectent aucune des 5 libertés individuelles des animaux (chiots et chatons capturés inclus).
Afin de garantir la durabilité des écosystèmes, protéger la biodiversité dans son ensemble, garantir la dignité et la santé de tout animal et promouvoir une croissance économique inclusive et respectueuse de l'environnement, le Collectif des associations marocaines de protection animale a formulé une série de revendications :
• L’arrêt immédiat des opérations de capture et d'abattage des animaux des rues, dans toutes les villes du Royaume,
• L'application du programme TNVR suivant les recommandations d’institutions compétentes telles que l’OMSA, la FAO et l’OMS, qui s’opposent radicalement à l’extermination des chiens, des chats et des équidés comme moyen de protéger la Santé publique et de
contrôler la population canine et féline,
• L’intégration des associations de protection animale, officielles et historiques, dans tout le processus du programme TNVR, d’une manière transparente,
• La dissolution immédiate de toutes entités privées ou associatives fictives, qui ne seraient pas de véritables associations de protection animale de terrain,
• Le respect de l'article 19 de la Convention des Nations Unies, relatif aux droits et à la protection de l'enfant et des membres vulnérables de la société contre l'impact psychologique dévastateur engendré par les scènes de violence perturbantes sur les animaux des rues.
In fine, le Collectif exhorte le gouvernement marocain à inscrire “clairement et urgemment” le bien-être animal et l’approche « Une seule santé » dans les objectifs du développement durable, et ce, aussi bien dans son agenda gouvernemental national que dans les agendas environnementaux de l'ONU en 2030 et de l'Union africaine en 2063.