Nous avons pris le recul nécessaire avant de rebondir sur cette affaire sordide, désormais tristement célèbre sous le nom de «l’affaire de l’homme à la Ferrari». Une affaire où individu s’est mis en scène en filmant sa soirée arrosée au bord de sa bolide de luxe… et l’accident qui s’en est fatalement suivi. Alcool au volant, accident de la route, attitude insultante envers des agents d’autorité : c’est le comportement typique d’un fils à papa inconscient, qui s’achète ou espère s’acheter une impunité grâce à des espèces sonnantes et trébuchantes. Cette vidéo sur la toile a donc légitimement outré tous ces citoyens lambda qui tirent le diable par la queue. Ces citoyens qui, dans leur quotidien, ont l’impression de vivre dans un Maroc à deux vitesses : celui des pauvres, où aucun écart n’est toléré, et celui des riches, où tout semble permis.
Sauf que ce qui prévalait à une certaine époque n’est plus. Le Maroc a beaucoup changé, les esprits rebelles se dressant désormais en rempart contre toute forme d’injustice et de népotisme. C’est d’ailleurs le socle sur lequel est bâti l’actuelle Constitution marocaine. Ceux qui croient que leur soi-disant statut social les autorise à toutes sortes de dérives se trompent donc lourdement. L’immunité parlementaire, on y souscrit du bout des lèvres, mais l’immunité bourgeoise, elle, autrefois synonyme de passe-droits, n’existe plus. Et ce désormais célèbre homme à la Ferrari devrait bientôt s’en rendre compte. En tout cas, nous avons foi aux institutions de ce pays. Et l’aboutissement de cette affaire nous le confirmera certainement.■
D.W.