Ils sont environ 440.000 candidats qui vont se triturer les méninges, à partir du 1er juin (www.laquotidienne.fnh.ma), pour décrocher le ticket qui va leur permettre d’accéder aux études supérieures : le baccalauréat.
Et comme chaque année, entre ceux qui comptent bien se servir des connaissances acquises tout au long de l’année et ceux qui vont inéluctablement se rabattre sur le… troisième œil, il y a une grosse injustice que le gouvernement souhaite bien réparer.
Car, face à ceux qui mettent leur intelligence et leur ingéniosité au service de la triche, ce ne sont pas les 41.660 surveillants mobilisés qui peuvent constituer un rempart.
Dès lors, les épreuves de la session ordinaire de l'examen national unifié du baccalauréat seront particulièrement surveillées. Un projet de décret relatif à la répression des fraudes aux examens scolaires a même été adopté.
Il vise, entre autres, à définir les modèles des procès verbaux (PV) relatifs aux cas de fraude aussi bien au moment des examens que lors de l'évaluation des réponses.
Parallèlement, informe la tutelle, diverses mesures ont été prises, comme notamment le renforcement des mécanismes de sécurisation du transfert des épreuves des centres de distribution vers les centres d'examen ou encore la sécurisation des espaces de conservation et des centres d'impression des épreuves, grâce à un système de surveillance de mouvements et d'annulation de communication téléphonique à l'intérieur des espaces en question.
En outre, des équipes sont mobilisées pour traquer les médias électroniques particulièrement prisés par les tricheurs, notamment le téléphone portable interdit dans les salles d'examen.
A côté de cela, le gouvernement manie la carotte à travers une campagne de sensibilisation sur les conséquences néfastes de la triche. Et chaque candidat doit présenter un engagement, dûment signé et légalisé, attestant qu'il a eu connaissance des lois et décisions en relation avec la fraude lors des examens et des sanctions éducatives et répressives résultant de sa pratique.
Toutes ces mesures sont-elles suffisamment dissuasives ? Si l’on se fie aux statistiques officielles, oui.
En 2017, 3.068 cas de tricherie ont été enregistrés lors des deux sessions de l'examen du baccalauréat contre 6.274 cas en 2016, soit un recul de 51%.
La baisse est certes importante, mais il faut admettre que certains candidats sont imperméables tant à la sensibilisation qu’aux mesures coercitives.
Rappelons que la loi relative à la répression de la fraude aux examens scolaires, entrée en vigueur en septembre 2016, prévoit des sanctions disciplinaires et pénales à l'encontre de toute personne prise en flagrant délit de fraude.
Les sanctions disciplinaires peuvent aller de l'octroi d'une note de zéro à l’annulation des notes de l’ensemble des matières de la session concernée, jusqu'à la privation de passer l’examen pendant deux ans.
Cette loi comprend également des sanctions pénales allant de 6 mois à 5 ans de prison et une amende allant de 5.000 DH à 100.000 DH.■
D. W.