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Covid-19 : Après 1.303 décès en un mois, les Marocains entre désinvolture et lassitude

Covid-19 : Après 1.303 décès en un mois, les Marocains entre désinvolture et lassitude

 

Le Maroc tourne autour d’une moyenne quotidienne de 2.741 contaminations et 42 décès depuis le 25 septembre.

 

Le Maroc égrène ses morts, face à une pandémie qui se propage et qui est quasiment devenue hors de contrôle.

Entre le 25 septembre et le 25 octobre, le Royaume a recensé 84.959 contaminations, 1.303 décès et 71.263 personnes rétablies.

Sur la période, le Maroc tourne donc autour d’une moyenne quotidienne de 2.741 contaminations et 42 décès.

Nous sommes très loin de la période de confinement stricte, où l’on s’émouvait quand il y avait une centaine de cas et une dizaine de décès.

Aujourd’hui, les citoyens affichent, tout au moins, une certaine indifférence face au nombre inquiétant de cas journaliers de covid-19 et de décès.

Tout cela semble s’inscrire, malheureusement, dans une parfaite normalité : on accepte de plus en plus ces contaminations et ces morts…, tant que cela ne nous touche pas.

Pourquoi ? Parce que les citoyens sont psychologiquement très épuisés.

Depuis début mars, ils vivent en liberté conditionnelle, obligés de s’accommoder d’un virus qui s’est invité dans leur quotidien.

Depuis 8 mois, les autorités décident tout pour eux : leur mode de travail, leurs déplacements, leur manière de se comporter à la maison et en société…

Depuis 240 jours, leurs libertés sont pratiquement confisquées et ils vivent par procuration.

Aujourd’hui, ils sont forcément usés, ballotés entre l’inconfort des mesures restrictives et le confort mortel lié à leur lassitude et une forme de désinvolture.

 

Confinement, solution ultime ?

L’idée d’un retour au confinement strict est-elle à écarter pour juguler la propagation de la pandémie liée à la covid-19 ?

Partout dans le monde, les gouvernements veulent coûte que coûte éviter cette solution radicale.

Car le confinement strict n’est pas un remède contre la covid-19. Il permet «seulement», en limitant les contaminations, de réduire la pression sur les hôpitaux et favorise une meilleure prise en charge des patients atteints par le coronavirus.

Au Maroc, les autorités s’efforcent à ne pas faire ce choix drastique, considéré par l’opinion publique comme une alternative «facile» et un aveu d’impuissance de la puissance publique.

Surtout, le confinement strict a non seulement un coût économique exorbitant, évalué à 1 Md de DH par jour, mais également des conséquences sanitaires pour le moins néfastes :  il pèse lourdement sur les autres morbidités, plus difficilement prises en charge dans le contexte épidémique, et pourrait aussi être la source de l’apparition ou de l’aggravation d’autres morbidités, comme les troubles psychiques, comme l'avoue le ministère de la Santé.

 

Acceptation

C’est pour éviter justement le confinement strict que les autorités multiplient les mesures restrictives dans les régions où le virus circule de façon très active.

Dernière mesure en date : l’extension, depuis le dimanche 25 octobre, des mesures prises pour la préfecture de Casablanca au Grand Casablanca (préfectures de Casablanca et de Mohammédia et provinces de Nouaceur et Médiouna), avec, entre autres, un couvre-feu qui ne court plus de 22H à 5H, mais de 21H à 6H.

Outre ces dispositions valables pour 4 quatre semaines, le wali de la région de Casablanca-Settat exhorte toutes les entreprises du secteur privé de la région à basculer vers le télétravail.

Traumatisés par le confinement strict qui a duré plus de 80 jours, les Marocains se résolvent, aujourd’hui, à accepter, sans broncher, toutes ces restrictions. Tout donc, sauf un confinement.

Encore faut-il se demander si toutes ces restrictions sont, in fine, utiles.

Le couvre-feu et les restrictions de déplacement instaurés depuis le 7 septembre dernier à Casablanca ont-ils permis de réduire la circulation du coronavirus, voire les cas de contamination ? Les statistiques journalières poussent à répondre par la négative.

Sur les 3.020 cas enregistrés dimanche 25 octobre, 1.090 ont été recensés dans la région Casablanca-Settat.

Ce nombre aurait-il été plus important sans le couvre-feu ? Les contaminations se font-elles davantage en journée qu’en soirée ?

Au travail ou en marchant dans la rue ? Au souk ou dans les écoles ?

En réalité, aucune étude scientifique n’a jusque-là permis d’apporter des réponses tranchées à ces interrogations. Car le coronavirus reste encore un grand mystère pour le monde scientifique.

Et c’est ce qui conduit les gouvernants de ce monde à tâtonner. Et à réfléchir à la solution ultime : le confinement strict.

Qui, en définitive, ne permettra que de différer le problème, d’autant que l’on ne peut confiner les populations jusqu’à l’extinction de la pandémie. Au déconfinement, le virus circulera de nouveau de plus belle. Et rebelote !

Au final, à moins de confiner tout le monde jusqu’à l’obtention d’un vaccin, et donc sacrifier les économies, ce qui est inimaginable, nos continuerons à vivoter.

En renonçant à notre vie sociale et à nos libertés. Dans un monde où la conscience collective et les intelligences rebelles s’affaiblissent et deviennent moins braillardes, consentant de plus en plus à vivre dans l’acceptation et le renoncement.

 

D. William

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