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Dialogue social : Le syndicat indépendant des infirmiers s’accroche à ses revendications

Dialogue social : Le syndicat indépendant des infirmiers s’accroche à ses revendications

Le mouvement des infirmiers et techniciens de santé (MITSM) et le syndicat indépendant des infirmiers ont rejeté en bloc l’accord signé entre le ministère de la Santé et de la Protection sociale et les syndicats représentatifs du secteur. Un accord qui, selon eux, ne répond en rien à leurs revendications. Une grève nationale de trois jours est prévue les 2, 3 et 4 mars 2022 à l’initiative du MITSM. 

 

L’accord signé, jeudi, entre le gouvernement et les syndicats du secteur de la santé dans le cadre du dialogue social semble ne pas être du goût de tout le monde. Celui-ci prévoit d’apporter des solutions au sort des médecins dans le secteur public à travers l’octroi de l’indice 509 avec la totalité de ses indemnités, en plus de l’augmentation de l’indemnité pour risques professionnels à l’intention des cadres administratifs et des techniciens de santé et l’avancement dans le grade au profit des infirmiers. 

Pour le syndicat indépendant des infirmiers, cet accord ne change pas grand-chose à leur situation. Ils ont donc choisi de ne pas le signer. «Le ministère de la Santé n’a pas répondu à la majorité de nos revendications. En ce qui concerne les promotions, seulement 17 infirmiers d’un certain âge obtiennent une promotion de l’échelle 9 vers l’échelle 10, et 2.000 à 2.500 auront droit à 2 ans de bonification d’ancienneté pour monter en grade», affirme Bouabid Abassi, membre du Bureau national du syndicat indépendant des infirmiers. 

Et de poursuivre : «Au Maroc, nous sommes au total 35.000 infirmiers, ce qui veut dire que 32.000 d’entre nous ne bénéficient guère des réformes mises en place par le gouvernement. C’est pour cela que nous avons refusé entre autres, de signer cet accord qui, clairement, exclut plus que la moitié des fonctionnaires du ministère qui sont au nombre de 57.000». 

Au niveau du volet financier, «toutes les revendications ont été exaucées à l’exception de celle du syndicat notamment l’équité en termes d’indemnisation du risque professionnel», regrette Abassi. Selon lui, «la prime de risque pour un infirmier est de 1.000 DH, un montant fixe qui ne change pas, et ce depuis le début de son activité professionnelle jusqu’à la retraite, sachant que d’autres catégories d’infirmiers qui exercent dans le même ministère peuvent toucher 2.800 DH jusqu’à 5.600 DH de prime. Nous demandons à ce qu’elle soit augmentée à 1.400 DH». 

Percevant cela comme une injustice, ce membre du syndicat ne comprend pas pourquoi «les médecins et les ingénieurs travaillant au sein du ministère sont promus tous les 4 ans, tandis que les infirmiers sont soumis au système de la fonction publique soit un quota de 13% sur une durée de 6 ans». 


Le syndicat revendique également l’élaboration d’un référentiel d’emploi et de compétences (REC). 

«Il permettra ainsi de préciser les domaines d’intervention exacts de l’infirmier et tout ce qui relève de son entière responsabilité car il existe certaines zones d’ombre voire même des contradictions au niveau de la loi qui nous laisse perplexes. Par conséquent, nous avons du mal à nous sentir légitimes dans l’exercice de certaines pratiques en raison de ce flou qui entoure la loi».  

Les autres revendications ont trait à l’augmentation des effectifs et la création de l’ordre des infirmiers et des techniciens de santé : «il y a toujours eu un manque d’effectif, une seule personne assume plusieurs tâches à la fois et fait le travail de trois ou quatre personnes» déplore-t-il.

 

Par Malak Boukhari

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