On dit bien que contre mauvaise fortune, il faut faire bon cœur. Surtout quand c’est comme ça et pas autrement. Il faut bien avouer que nous vivons dans une époque bien trouble qui nous dépossède de toutes les joies simples de la vie.
Par Abdelhak Najib, Écrivain-journaliste
Nous l’avons vécue avec ce deuxième ramadan sous confinement, avec la menace toujours persistante de la Covid-19. Et là, c’est une deuxième fête que nous vivons dans l’espoir que la prochaine soit différente.
Il faut aussi croire que l’espoir est bel et bien plus important que toutes les vérités, surtout si elles sont passagères, car quoi qu’il puisse arriver, un jour, nous en aurons fini avec le coronavirus pour recouvrer notre liberté et savourer nos fêtes humaines avec sérénité.
D’ailleurs, pour faire un pied de nez à cette menace planétaire, rien de tel que de se dire que tous les jours sont une fête puisque nous sommes vivants et que nous faisons face à la maladie.
C’est là une belle preuve que nous n’acceptons aucune fatalité et que notre comportement ne sera taché d’aucun fatalisme de mauvais aloi.
Au contraire, nous allons nous rapprocher et nous aimer en célébrant cette belle fête, après un mois de jeûne où nous nous sommes armés de patience et de force pour ne rien céder face à cet ennemi invisible qui tient sur nos têtes une épée de Damoclès.
Nous avons démontré encore une fois que nous savons tenir dans les périodes les plus dures parce que nous avons la foi que demain sera meilleur. Nous avons passé un mois de recueillement et de paix en nous concentrant sur les choses les plus importantes dans la vie que sont l’amour et la générosité.
Ce sont là les seules armes pour nous défendre face à la fatalité d’une pandémie qui nous met à l’épreuve, à chaque instant.
C’est donc là une occasion de s’aimer, de donner, de partager, de penser aux plus pauvres d’entre nous, d’aller au chevet des plus démunis, de prendre en compte les difficultés, ô combien implacables, de la veuve et de l’orphelin qui attendent cette fête comme une libération parce qu’ils croient en l’humain en nous et ne désespèrent jamais de la solidarité et de la cohésion d’une société marocaine bâtie sur l’amour du prochain, sur le sens du partage avec le voisin et sur l’obligation d’aider le nécessiteux, coûte que coûte.
Nous avons l’espoir de croire que cette deuxième fête sous la Covid-19 est une grande leçon de vie, dans ce sens que la citoyenneté prend ici son sens profond de ciment social, qui fait front devant n’importe quel danger qui nous menace.
Il n’y a que de cette façon que nous pouvons lutter et nous en sortir en y laissant le moins de plumes possibles. Nous avons aussi la capacité, tous autant que nous sommes, de faire de cette deuxième fête sous la menace de ce virus un élan pour solidifier nos valeurs humaines et culturelles les plus inaliénables.
C’est notre belle réponse face à tous les dangers qui nous guettent, parce que jusque-là, et malgré tout ce que nous avons enduré et que nous endurerons encore, nous avons fait, pour la grande majorité d’entre nous, preuve d’un grand sens citoyen qui a cimenté nos liens et notre foi dans un avenir plus serein. Amen.