C’était une erreur de croire que nous en avons fini avec le hooliganisme au Maroc. Le phénomène s’est accru depuis une bonne décennie.
C’était une erreur de croire que nous en avons fini avec le hooliganisme au Maroc. Le phénomène qui s’est accru depuis une bonne décennie, prend aujourd’hui des proportions telles que ça devient un réel danger, à chaque match de football, et ce, pas seulement dans des villes comme Casablanca, avec son derby, désormais synonyme de grabuge, de vandalisme et de caillassage tous azimuts, ni à Rabat, avec son club phare les FAR, mais également à Marrakech, à Tanger, à Safi, à Fès et ailleurs.
Le mot d’ordre étant désormais que chaque rencontre de foot est une occasion de réunir des hordes surexcitées, fortement droguées et avinées, il faut bien le signaler, des bandes armées qui ont fait de ce genre de happening sportif leur terrain de jeu pour semer la peur et la terreur et pour régler des comptes connus d’eux seuls, à coups de couteaux, à coups de sabres, à coups de pierres, à coups de tessons de bouteilles d’alcool et autres armes confectionnées pour la circonstance.
Dernier fait en date, les scènes d’horreur à Rabat, le dimanche 13 mars 2022, lors de la confrontation entre les FAR et le MAS, un match comptant pour la Coupe du Trône, avec des centaines de blessés à la clef, comme si c’était désormais acté qu’à chaque match, il faut des victimes et des dégâts collatéraux.
Les forces de l’ordre qui font un travail exemplaire ont pu arrêter plus de 160 personnes dont au moins 90 mineurs. D’abord la première question qui se pose est la suivante : que font ces mineurs dans un stade tous seuls et sans une personne adulte qui les accompagne ? Ces mineurs ne devraient avoir aucun accès aux gradins s’ils ne sont pas accompagnés. Pourtant, à chaque match, on en compte des centaines, voire des milliers, aux abords des stades et qui entrent sans aucun problème. Les clubs devraient interdire aux mineurs l’accès aux stades, comme c’est le cas ailleurs, où aucun gamin ne peut assister à un match sans ses parents ou une personne de tutelle.
Ceci d’un côté, de l’autre, il faut non seulement sanctionner les clubs et condamner à des amendes les fouteurs de troubles, tous ceux qui sont filmés par les caméras et qui sont identifiés, mais leur interdire les stades à vie. Car, il s’agit là d’un crime et de criminels, il faut le souligner, récidivistes de surcroît qui n’ont aucune limite et qui peuvent s’entretuer pour un oui ou un non.
Les exemples en Europe sont nombreux de dizaines de milliers de personnes fichées qui ne peuvent plus jamais assister à un match de football dans un stade. Une mesure de sécurité qui a fait ses preuves et qui a débarrassé les stades de tous ces spectateurs violents, agressifs, addicts, nourris aux idéologies assassines et extrémistes se baladant dans les gradins munis d’armes blanches et autres cocktails Molotov. Ce qui est aussi le cas chez nous, avec des jeunes, mineurs parfois, armés et prêts à en découdre dans des scènes d’une rare violence, attaquant des passants, cassant des véhicules, volant des marcheurs sur la voie publique et avançant en groupes serrés bloquant la circulation et obligeant les citoyens à se cacher chez eux, à chaque derby.
Par Abdelhak Najib, Écrivain-Journaliste