L'idée est évoquée par plusieurs pays dans le monde. «La quatrième dose de vaccination, c'est une possibilité», a déclaré lundi le ministre français de la Santé, Olivier Véran. «On est totalement ouverts à cette perspective». En Israël, le gouvernement a annoncé que tous les habitants de plus de 60 ans ainsi que les soignants auraient prochainement droit à une dose de plus. Le Chili administrera une quatrième dose à partir de février 2022. Au Brésil, ce sont les personnes à risque qui recevront d’abord la nouvelle injection. Le Pérou va acheter 55 millions de doses de vaccins contre le Covid-19 en 2022 pour faire une quatrième injection au personnel médical et aux populations vulnérables.
Ces annonces interviennent au moment où la campagne de rappel de la 3ème dose est déjà en cours dans plusieurs pays dans le monde dont le Maroc. Certains laboratoires comme Pfizer-BioNTech, Moderna, et AstraZeneca ont annoncé récemment qu'une dose de rappel semblait relancer nettement l'immunité par anticorps, mais les données manquent pour savoir combien de temps dure cette protection. Autrement dit, un deuxième rappel «quatrième dose», pour les plus fragiles, n’est pas à exclure.
Cette ambiguïté a conduit l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) à mettre en garde contre un tel emballement. «Aucun pays ne pourra se sortir de la pandémie à coups de doses de rappel et les rappels ne sont pas un feu vert pour célébrer comme on l'avait prévu», a déclaré Tedros Adhanom Ghebreyesus, Directeur général de l’organisation.
Au Maroc, cette idée est loin de faire l‘objet d’un consensus. «Pour l'instant, il n'existe aucune étude scientifique sur l'efficacité d'une quatrième dose», a déclaré Saïd Moutawakil, membre du Comité national de vaccination, jugeant d'abord essentiel de savoir combien de temps les rappels actuels resteront efficaces contre ce nouveau variant.
Rappelons que la troisième vague, qui a débuté il y a deux semaines au Maroc, serait plus rapide et plus courte que la vague Delta, a estimé le ministère de la Santé. Une vague qui va durer probablement onze semaines, avec un pic durant la semaine du 17 au 23 janvier 2022, a-t-il précisé.
Faut-il déjà se préparer à en recevoir une autre dose face à l'offensive du variant Omicron, particulièrement contagieux et déjà dominant dans plusieurs pays notamment en Europe ?