La tolérance zéro à l’égard de ceux qui violentent les femmes. C’est ce que prône l'Union de l’action féminine (UAF) dans sa campagne lancée dimanche à Casablanca.
Cette initiative, menées dans six autres pays arabes pour sensibiliser aux méfaits de ce phénomène social dans le sud de la Méditerranée, est portée par des organisations de défense des droits des femmes en Algérie, en Égypte, en Jordanie, au Liban, au Maroc, en Palestine et en Tunisie, en partenariat avec le réseau «Initiatives Féministe Euromed» et avec le soutien de l’Union européenne (UE).
Rappelons, à ce propos, que le Maroc a fait des efforts non négligeables dans la lutte contre la violence faite aux femmes, à travers notamment la prévention, la protection, la prise en charge et l'autonomisation.
C’est dans ce cadre d’ailleurs qu’ont été nommés, le 5 septembre courant, les membres du Comité national chargé des femmes victimes de violence.
Présidé par Zhour El Horr, il consolide l'institutionnalisation des mécanismes de coordination entre les différents intervenants en matière de lutte contre les violences faites aux femmes
Pour autant, cela ne suffit pas, selon Zahra Ouardi, membre du bureau national de l’UAF et coordinatrice de la campagne au Maroc.
Elle déplore le fait que le seul acquis, notamment la loi 103-13, reste «dérisoire et en deçà de décennies de combat des associations pour arriver à une législation globale mettant un terme à l’impunité».
"Ces actes ont enregistré, ces derniers temps, une recrudescence et sont devenus plus agressifs", regrette-t-elle, tout en relevant "l’apparition de nouveaux crimes d’une rare violence révélant au grand jour une grave régression morale et un machisme plus méprisant".
Selon les résultats préliminaires de la deuxième enquête nationale sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes, rendues publics en mai dernier, 54,4% de femmes ont été victimes d’une forme de violence, avec un taux de prévalence de 55,8% en milieu urbain et 51,6% dans le rural.
Cette enquête, effectuée au niveau des 12 régions du Royaume entre le 2 janvier et le 10 mars 2019, précise que les groupes d’âge les plus vulnérables sont les femmes âgées de 25 à 29 ans (59,8%).
D’où l’importance de cette campagne «Tolérance zéro pour la violence contre les femmes».
Car, pour la présidente de l’UAF, Aicha Khemass, il s’agit d’encourager un changement de mentalités tant chez le législateur, les acteurs engagés dans cette lutte que la société dans son ensemble.
La campagne a démarré concomitamment dans les sept pays arabes par le déploiement de grandes affiches avec le hashtag en arabe "C’est quoi ton histoire", destinées aussi bien aux femmes qu’aux hommes.
Associant des personnalités influentes, notamment des artistes, des sportifs et des hommes de médias, elle comprend également le lancement d’un site électronique, la réalisation de podcasts et une communication tous azimuts sur les divers supports médiatiques.
