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Violences à l’égard des femmes : Les chiffres sont éloquents

Violences à l’égard des femmes : Les chiffres sont éloquents

 

La violence à l'égard des femmes. Un phénomène de société au Maroc et l'affaire du viol dans un bus à Casablanca est venu tristement nous le rappeler. D'ailleurs, le HCP avait réalisé une étude poussée à ce sujet Il y a quelques années.  Le département de Lahlimi vient de nouveau de la diffuser, comme pour apporter sa contribution au débat. On y apprend que 40,6% des femmes ont été victimes au moins une fois d’un  acte de violence. Les violences psychologiques touchent 1,9 millions de femmes marocaines. Les détails. 

 

 

Bien que les diverses formes de violence à l’égard des femmes soient une réalité ancienne, la présence des femmes dans les espaces publics évoque obligatoirement la question de la violence et plus particulièrement celle du harcèlement sexuel.

Les violences perpétrées dans les lieux publics, à l’inverse des violences familiales ou domestiques, font souvent l’objet d’une attention particulière car elles sont généralement commises au su et au vu du public. Au-delà de jouir pleinement de leurs droits en toute liberté et en toute sécurité, c’est le principe même de l’égalité entre les hommes et les femmes dans les espaces publics qui nous interpelle. 

Selon les résultats de l’ENPVEF (enquête nationale sur la prévalence de la violence à l’égard des femmes) réalisée par le HCP en 2009, il semble que les femmes ne sont pas toujours en sécurité dans les espaces publics, plus particulièrement dans les villes, et ne peuvent pas jouire, au même titre que les hommes, de ces lieux en raison des violences de toutes les formes perpétrées à leur égard. L'enquête révèle qu’en milieu urbain, sur une population de 5,7 millions de femmes âgées  de 18 à 64 ans, 2,3 millions, soit 40,6%, ont été victimes au moins une fois d’un  acte de violence, sous une  forme  ou  une  autre, dans un espace public de leur ville durant les douze mois  précédant l'enquête. 

Par forme de violence, la plus fréquente est la violence psychologique qui touche 1,9 millions de femmes, soit près du tiers (32,1%) des citadines. Les violences physiques occupent la deuxième position avec 808 mille victimes ou 14,2% de citadines. 

Dans les lieux publics, les atteintes à la liberté individuelle et les violences sexuelles, non compris le harcèlement sans attouchement, touchent, respectivement, 4,5% (427 mille victimes) et 3,9% (372 mille victimes) des femmes en milieu urbain. 

Les femmes victimes de violences dans les lieux publics de nos villes appartiennent à  toutes les tranches d’âge et toutes les catégories sociales. 

Par âge, le taux de prévalence passe de près de 25% parmi les citadines de 50 à 64 ans à 58,3% parmi les plus jeunes (femmes de 18 à 24 ans). Par forme de violence, ce sont toujours les femmes jeunes qui sont les plus touchées. Ainsi, le taux de prévalence des violences parmi les jeunes de 18 à 24 ans est de 51,1% pour les violences psychologiques, 18,2% pour les violences physiques et de 8,8% pour les violences sexuelles. Pour les femmes plus âgées (50-64 ans), ces taux sont respectivement de 15,1%, 11,8% et 1,9%. 

Etre mariée semble un facteur modérateur mais qui ne préserve pas les femmes des violences dans les espaces publics. Le taux de prévalence a atteint 33,4% parmi les femmes mariées contre 46,3% parmi les divorcées et 66,3% parmi les célibataires. Les femmes veuves sont touchées par la violence dans les espaces publics urbains à hauteur de 27% probablement en raison de leur âge.

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