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Plus de 350 morts au Liban dans les frappes israéliennes les plus intenses en un an

Plus de 350 morts au Liban dans les frappes israéliennes les plus intenses en un an

PH. AFP

Les intenses frappes israéliennes contre le Hezbollah ont fait plus de 350 morts lundi au Liban, parmi lesquels 21 enfants, selon les autorités de ce pays, qui a vécu sa journée la plus meurtrière en près d'un an d'échanges de tirs entre les deux parties en marge de la guerre à Gaza.
 

Cette escalade entre Israël et le puissant Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran, fait redouter une spirale incontrôlable, inquiétant la communauté internationale.

L'armée israélienne, qui pilonne le sud et l'est du pays voisin, a aussi annoncé une "frappe ciblée" à Beyrouth. Une source proche du Hezbollah a affirmé que le commandant pour le front sud de cette formation avait été visé dans la banlieue sud de la capitale, sans préciser son sort.

Le bilan humain n'a cessé de s'alourdir au fil des heures. Les frappes israéliennes ont fait 274 morts, parmi lesquels 21 enfants et plus de 1.000 blessés, a annoncé le ministre libanais de la Santé Firass Abiad dans un nouveau décompte en fin d'après-midi.

Dans une vidéo, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a recommandé en fin de journée aux Libanais de "s'éloigner des zones dangereuses" dans l'attente de la fin de "l'opération".

Son homologue libanais, Najib Mikati, a dénoncé "un plan de destruction" de son pays, où les écoles resteront fermées mardi.

"C'est une catastrophe, un massacre", affirme à l'AFP Jamal Badrane, un médecin de l'hôpital du Secours populaire à Nabatiyé, une ville du sud. "Les frappes n'arrêtent pas, ils nous ont bombardés alors qu'on retirait des blessés", dit-il.

Fuyant dans la panique, des milliers de familles ont été déplacées des zones bombardées, a indiqué Abiad. L'inquiétude a aussi gagné la capitale, Beyrouth, où des habitants et bureaux ont reçu des messages d'avertissements israéliens sur leurs téléphones.

Des déplacés du sud affluaient dans la soirée dans la capitale et à Saïda, accueillis dans des structures d'accueil, ont constaté des photographes de l'AFP.

L'armée israélienne a annoncé avoir frappé dans la journée "environ 800 cibles" du Hezbollah, qui tire des roquettes depuis près d'un an vers le territoire israélien en soutien au Hamas palestinien, en guerre contre Israël dans la bande de Gaza.

"Nous visons essentiellement les infrastructures de combat", a déclaré le chef d'état-major de l'armée, le général Herzi Halevi, ajoutant que l'armée "se préparait pour les prochaines phases" de l'opération.

Netanyahu a affirmé qu'Israël était en train d'inverser le "rapport de forces" dans le nord du pays, où il est déterminé à permettre le retour des dizaines de milliers d'habitants déplacés, lors d'une rencontre sécuritaire à Tel-Aviv, selon son bureau.

L'armée a annoncé de nouvelles frappes "de grande envergure" sur la vallée de la Békaa, un bastion du Hezbollah dans l'est du Liban, dont les habitants, comme ceux du sud, ont été appelés à s'éloigner des entrepôts d'armes du mouvement islamiste.

Le Hezbollah a de son côté affirmé avoir riposté avec des dizaines de roquettes tirées dans le nord d'Israël, précisant avoir visé "les principaux entrepôts" de l'armée dans la zone, et une caserne militaire.

En début de soirée, les sirènes d'alerte ont retenti dans la ville de Haïfa, le grand port du nord d'Israël, des habitants se précipitant vers les abris antiaériens. Dimanche, des tirs de roquettes avaient atteint pour la première fois les environs de Haïfa.

"Je n'ai pas peur pour moi mais pour mes trois enfants", témoigne Ofer Levy, un officier des douanes de 56 ans qui vit à Kiryat Motzkin, dans le nord d'Israël. "Aucun pays ne peut vivre comme ça", ajoute-t-il.

Les échanges de tirs entre Israël et le Hezbollah - qui a juré de continuer à attaquer Israël "jusqu'à la fin de l'agression à Gaza" - ont gagné en intensité depuis la vague d'explosions spectaculaires des appareils de transmission du mouvement, attribuée à Israël, qui a fait 39 morts, selon les autorités libanaises, les 17 et 18 septembre à travers le Liban.Vendredi, une frappe israélienne sur un immeuble de la banlieue sud de Beyrouth a tué 16 membres de la force d'élite du Hezbollah, dont son chef, Ibrahim Aqil. Le raid a fait 45 morts au total dont des civils, selon les autorités libanaises.

Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a accusé lundi Israël de vouloir "élargir" le conflit au Moyen-Orient, soulignant que cela ne "bénéficierait à personne", tandis que le Hamas a dénoncé une "agression barbare".

La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a mis en garde contre les conséquences régionales "dévastatrices" d'une escalade supplémentaire, et exprimé sa "grave préoccupation pour la sécurité des civils dans le sud du Liban".

Les Etats-Unis, principal allié d'Israël, ont "exhorté" leurs ressortissants à quitter le Liban.

Le président américain, Joe Biden, a réaffirmé lundi "travailler à une désescalade".

La Chine a appelé lundi ses ressortissants à quitter Israël "au plus vite", tandis que le Kremlin s'est dit très inquiet.

Dimanche, le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, s'est inquiété que le Liban devienne un "autre Gaza".

En près d'un an, les violences entre Israël et le Hezbollah ont fait des centaines de morts au Liban, principalement des combattants, et des dizaines de morts en Israël et dans le Golan occupé.

La guerre dans la bande de Gaza a éclaté le 7 octobre 2023, quand le Hamas a mené une attaque dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1.205 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les chiffres officiels israéliens qui inclut les otages morts ou tués en captivité à Gaza.

Sur les 251 personnes enlevées, 97 sont toujours retenues à Gaza, dont 33 ont été déclarées mortes par l'armée.

En représailles, Israël a promis de détruire le mouvement islamiste palestinien, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

Son armée a lancé une offensive à Gaza qui a fait jusqu'à présent au moins 41.455 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du gouvernement du Hamas, jugées fiables par l'ONU. Elle y a aussi provoqué un désastre humanitaire.
 

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