La France a vécu sa troisième nuit de violences urbaines après la mort d’un mineur par un tir de la police, mardi à Nanterre, en banlieue parisienne, alors que les autorités ont fait état de 667 interpellations dans tout le pays.
Des affrontements entre jeunes en colère et forces de l’ordre ont éclaté mardi dans la soirée à Nanterre et les villes d’île de France après le drame avant de se propager dans tout le pays, rappelant les trois semaines d’émeutes urbaines de 2005, suite à la mort de deux jeunes à Clichy-Sous-Bois.
Lors de cette troisième “nuit de colère”, des affrontements d’une extrême violence ont touché toutes les régions de l’hexagone, selon les médias, alors que le policier auteur du tir mortel a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention provisoire.
Feux de poubelles, barricades, véhicules et bâtiments incendiés, commissariats attaqués, biens privés dégradés et pillages de commerces, entre autres, tel est le bilan de cette nouvelle nuit d’émeutes urbaines.
Le ministère de l'Intérieur a, par ailleurs, annoncé, vendredi, que 249 policiers et gendarmes avaient été blessés dans la nuit de jeudi à vendredi, lors de ces nouvelles scènes de violences urbaines en France.
Jeudi en fin d’après-midi, des violences ont éclaté au terme de la marche blanche et de “révolte” organisée en l’honneur de Nael, le jeune conducteur tué par le tir d’un policier lors d’un contrôle routier à Nanterre, épicentre de ce mouvement de contestation.
En début de soirée, des tensions et des affrontements entre jeunes et forces de l’ordre ont éclaté dans d’autres agglomérations, jusqu’à lors épargnées, comme Marseille, Lille ou Lyon. Le gouvernement, redoutant un embrasement, a mobilisé 40.000 gendarmes et policiers partout en France pour veiller à la sécurité.
Plus tôt dans la journée, le président Emmanuel Macron a présidé au siège du ministère de l’Intérieur, une cellule interministérielle de crise pour faire un point de situation et "préparer les prochains jours". Le chef de l’État réunira à nouveau cette cellule de crise, ce vendredi matin, compte tenu de l’ampleur des violences de ce jeudi soir, selon les médias.
Face au risque de violences, plusieurs communes de région parisienne ont mis des couvre-feux notamment à Clamart, Neuilly-sur-Marne et à Savigny-le-Temple, qui seront en vigueur jusqu'au lundi prochain.
En région parisienne, les autorités d'île de France ont décidé l’arrêt des bus et des tramways franciliens dès 21h ce jeudi soir, alors que l’ambassade américaine à Paris a lancé une alerte sécuritaire à l’adresse de ses ressortissants en France les appelant à la vigilance, suite à ces violences urbaines, alertant que les manifestations de protestation devraient se poursuivre et pourraient devenir violentes.