Le constructeur automobile français PSA a prévenu lundi qu'il fermera son usine à Ellsmere Port, au nord-ouest de l'Angleterre, tout en délocalisant son activité en Europe, si le Brexit tourne mal.
Dans une interview au quotidien économique "The Financial Times", le Directeur général de PSA, Carlos Tavares, a relevé que l'entreprise française avait réservé un site dans le sud de l’Europe pour la construction de ses futures voitures Astra "Vauxhall" et "Opel", si le Royaume-Uni n'"arrive pas à obtenir un résultat satisfaisant après sa sortie de l’UE".
Cette décision risque d'entraîner la perte de 1.000 emplois dans l'usine de PSA qui promeut l’activité économique dans le comté de Cheshire, et de réduire la présence du groupe français en Angleterre.
PSA avait déjà lancé un sévère avertissement en prévenant qu'il fabriquerait sa nouvelle Astra (Opel ou Vauxhall) dans cette usine seulement en cas d'un accord sur le Brexit.
Le constructeur automobile français a jusqu'à présent retenu deux usines pour le nouveau modèle de l'Astra qui sera disponible sous les marques Opel et Vauxhall (pour le Royaume-Uni), à savoir Rüsselsheim en Allemagne à partir de 2021, pour laquelle la décision est confirmée, et Ellesmere Port, dont l'avenir dépend donc du Brexit.
"Je préfère confier la construction de (la nouvelle Astra, ndlr) à Ellesmere Port, mais si les conditions sont mauvaises, je dois protéger le reste de la société", a souligné le DG de PSA.
"Nous avons une alternative à Ellsmere Port", a-t-il ajouté, évoquant un site dans le sud de l'Europe et réclamant avant tout de la visibilité sur ce que seront les échanges commerciaux entre le Royaume-Uni et l'UE après le Brexit.
La mise en garde du DG de PSA intervient alors que le nouveau Premier ministre britannique, Boris Johnson, entame les préparatifs en vue d'un Brexit sans accord le 31 octobre, ce qui impliquera des contrôles et des tarifs douaniers pour les importateurs et exportateurs du secteur automobile.
L'Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT) a averti contre les risques d'un tel scénario, qui ferait perdre au secteur jusqu'à 70 millions de livres par jour après le rétablissement des droits de douane et des contrôles douaniers.■