Une dizaine de compagnies aériennes low-cost ont fait faillite depuis 2017, dont la dernière, Germania, a mis la clé sous le paillasson le 5 février, suivant le chemin de Primera Air, Air Berlin ou encore SkyWorks, rapporte Europe1 en faisant état de l'exposition du secteur à de «fortes turbulences».
Cité par la radio, Morgan Bourven, en charge du transport aérien à l'Union fédérale des consommateurs Que Choisir, observe que les compagnies low-cost, qui font peu de marge, se retrouvent de fait fragilisées au moindre aléa.
"C'est difficile pour ces compagnies de gagner de l'argent. Dès que leurs frais augmentent, elles tombent dans le rouge", observe-t-il.
Parmi les causes des difficultés de ces compagnies, on trouve les incertitudes liées au Brexit, ainsi que les variations du prix de pétrole, relève Europe1 sur son site Internet.
Les derniers mois ont aussi été difficiles pour des acteurs bien installés, comme Norwegian, qui a beaucoup misé sur les vols transatlantiques, notamment Paris-New York. Un système qui a aussi ses limites, selon Paul Chiambaretto, professeur à Montpellier et spécialiste du transport aérien, cité par la radio.
Les acteurs du low-cost sont en outre confrontés depuis quelques mois aux revendications sociales de leurs personnels. Des syndicats se sont en effet créés, donnant notamment lieu à des grèves à répétition chez Ryanair, en 2018.
"Les pilotes peuvent partir dans d'autres compagnies aériennes, parce que le marché aérien est plutôt favorable", explique Chiambaretto à ce propos.
"Ryanair se retrouve donc contrainte d'augmenter les salaires de ses pilotes, ce qui génère une hausse des coûts", affirme-t-il en donnant cette compagnie comme exemple.
Ces petites structures ont grandi très vite, sans forcément avoir les capacités des grandes compagnies, souligne par ailleurs Europe1 en observant qu’avec ces faillites à répétition, une partie des consommateurs préfère retourner vers les compagnies traditionnelles, plus rassurantes.■