Des sources proches du président américain Donald Trump ont révélé des détails étonnants sur son projet controversé concernant la bande de Gaza.
Selon un article publié par le Wall Street Journal, ce plan a été décrit par l'un de ses proches comme étant une "idée folle".
Lors d'une conférence de presse conjointe avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou, Trump a dévoilé son ambition de redéfinir la gestion de Gaza, en proposant une solution radicale.
Le plan prévoit que les États-Unis prennent le contrôle total de la région dévastée par les bombardements israéliens, avec l’objectif de réinstaller les habitants palestiniens dans d’autres pays, qu’ils le souhaitent ou non.
Trump a évoqué l'idée de transformer Gaza en une sorte de «Côte d’Azur du Moyen-Orient», avec une "propriété à long terme" pour les États-Unis.
Bien que le projet semble dénué de détails pratiques, notamment concernant le transfert de plus de deux millions de Palestiniens ou la gestion directe du territoire, Trump a suggéré que cette initiative pourrait nécessiter une présence militaire américaine, si nécessaire, dans une zone déjà l'une des plus instables du monde.
Des responsables de l'administration Trump ont confié au Wall Street Journal que ce plan de contrôle de Gaza, qui a émergé récemment, a été gardé secret jusqu’à son annonce publique.
Ce fut une surprise même pour certains des plus fervents soutiens de Trump au sein de la communauté juive, qui ont qualifié l'idée de "folie" et se sont interrogés sur la faisabilité d'un tel projet, soulignant qu’il pourrait prendre des années et nécessiter des ressources considérables.
Une initiative déroutante
Plusieurs diplomates ont exprimé leur perplexité face à la proposition. Dan Shapiro, ancien ambassadeur des États-Unis en Israël sous la présidence de Barack Obama, a jugé que cette initiative ne semblait pas sérieuse.
Il a averti que sa mise en œuvre nécessiterait des investissements colossaux, tant en argent qu'en troupes américaines, et que cela se ferait sans le soutien des principaux partenaires régionaux.
Pour expliquer cette approche, le Wall Street Journal a souligné que Trump se repose sur son expérience d'homme d'affaires et de promoteur immobilier.
Selon lui, le monde est une toile vierge où les États-Unis peuvent accroître leur influence et, dans le cas de Gaza, ancrer un héritage durable.
Le plan semble s'inspirer de l'expérience personnelle de Trump en tant qu'homme d'affaires. Son envoyé spécial au Moyen-Orient, l'homme d'affaires Stephen Witkoff, a rapporté après sa visite à Gaza que la région était "impropre à la vie" après les destructions causées par les frappes israéliennes.
Il a suggéré qu’il serait inhumain de permettre à des Palestiniens d’y vivre avant une reconstruction complète.
Un avenir pour les Palestiniens, loin de Gaza ?
De son côté, Witkoff a ajouté que l’intention de Trump était d'offrir aux Palestiniens "un espoir pour un avenir meilleur", potentiellement en dehors de Gaza.
Il a insisté sur l'idée que la paix ne se limitait pas à la question du lieu de résidence actuel des Palestiniens, mais plutôt à offrir "de meilleures opportunités et des conditions financières" ailleurs, en dehors de la bande de Gaza, qu’il considère comme une zone trop dangereuse pour y vivre pour le moment.
Trump, quant à lui, a réitéré sa volonté de "changer la méthode" utilisée au cours des 50 dernières années, qu’il juge inefficace.
Cependant, la mise en œuvre d’un tel plan pourrait exiger des années de travail, avec un coût humain et matériel immense.
Lors du même entretien avec Netanyahou, Trump a expliqué que l'un de ses objectifs était de s'assurer que Gaza ne devienne plus jamais un refuge pour "les terroristes", en assurant un contrôle strict de la zone.
Netanyahou, visiblement enthousiaste, a qualifié le plan de "changement historique", affirmant qu'il pourrait marquer un tournant important dans l’histoire de la région.
