La justice britannique a donné mardi trois semaines au gouvernement américain pour garantir que le fondateur de WikiLeaks, Julian Assange, pourra invoquer le premier amendement de la constitution américaine, qui protège la liberté d'expression, avant de décider de son extradition.
Dans sa décision, la Haute Cour de Londres dit vouloir obtenir l'assurance que Julian Assange ne sera pas lésé lors du procès ou de la condamnation en raison de sa nationalité australienne et qu'il ne sera pas condamné à mort s'il est reconnu coupable.
"Si ces garanties ne sont pas données, l'autorisation d'interjeter appel sera accordée et il y aura alors une audience d'appel", indique un résumé du jugement. Dans le cas contraire, "si des garanties sont données, nous donnerons aux parties l'occasion de présenter d'autres arguments avant de prendre une décision finale sur la demande d'autorisation d'appel", détaille le jugement.
Cette décision signifie que Assange ne sera pas extradé immédiatement. Toutefois, les juges ont rejeté certains motifs de la demande d'appel, notamment les arguments de M. Assange selon lesquels il aurait été poursuivi en raison de ses opinions politiques.
Les deux juges en charge de l'affaire, Victoria Sharp et le Jeremy Johnson, ont relevé qu'une autre audience, qui se tiendra le 20 mai, décidera si les États-Unis ont rempli les conditions qu'ils ont demandées. La justice américaine poursuit le journaliste de 52 ans pour avoir publié à partir de 2010 plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, en particulier en Irak et en Afghanistan.
Le fondateur de WikiLeaks risque 175 ans de prison. Ces dernières semaines, les proches de Julian Assange, détenu depuis cinq ans dans la prison de haute sécurité de Belmarsh à Londres, ont alerté sur la dégradation de son état de santé. Sa défense met également en avant un risque de suicide en cas d'extradition.