Des mauvais payeurs, il y en a partout. Même dans des institutions aussi prestigieuses que les Nations Unies.
Et il est difficile pour une organisation comme l’ONU d’accomplir valablement ses missions lorsqu’elle est confrontée à une crise aigue de liquidité. Et c’est ce qui lui arrive.
António Guterres, exaspéré, a d’ailleurs dû tirer sur la sonnette d’alarme.
Récemment, le chef de l’Onu, dans une déclaration publiée par son porte-parole, a en effet indiqué qu'il avait écrit aux États membres "sur la pire crise de liquidités que l'ONU ait connue depuis près de 10 ans".
"L’Organisation court le risque d’épuiser ses réserves de liquidités d’ici la fin du mois et de ne pas effectuer les paiements au personnel et aux fournisseurs", a-t-il souligné.
Actuellement, 129 États sur 193 ont payé de leur cotisation annuelle régulière et il faut que les autres s'acquittent de la leur "de manière urgente et complète".
À la fin du mois de septembre, 70% seulement du montant total de la cotisation pour l'année avaient été versés, contre 78% à la même période l'an dernier.
Au 8 octobre, les États membres ont versé 1,99 milliard de dollars au titre du budget ordinaire pour 2019.
Si l'Organisation n'avait pas "maîtrisé ses dépenses globalement depuis le début de l'année", le déficit de trésorerie en octobre aurait atteint 600 millions de dollars, ce qui signifie qu'il n'y aurait pas eu suffisamment de liquidités pour payer le débat de l'Assemblée générale et les réunions de haut niveau du mois dernier, fait savoir l’ONU.
Par ailleurs, ajoute-t-elle, «nous sommes maintenant déterminés à hiérarchiser nos travaux en fonction de la disponibilité de liquidités, ce qui compromet la mise en œuvre des mandats définis par les organes intergouvernementaux».
Notant la difficulté de planifier les dépenses lorsque l’argent n’est pas reçu suffisamment tôt dans l’année, Guterres a exhorté les gouvernements à ne pas baser leurs dépenses l’année prochaine sur les tendances de cette année.
"Cela ne ferait qu'aggraver une situation déjà alarmante", a-t-il dit, ajoutant que quelques jours auparavant il avait été "forcé d'introduire des mesures extraordinaires pour faire face à la pénurie record de liquidités"".
"Les postes vacants ne peuvent être pourvus, les voyages seront limités aux voyages essentiels, des réunions devront peut-être être annulées ou reportées", fait-il savoir.
Le Secrétaire général compte donc sur les États membres pour résoudre sans plus attendre les problèmes structurels qui sous-tendent cette crise. .
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