Les ministres européens de l'Intérieur sont parvenus, jeudi, à un accord sur une nouvelle politique d'asile, à l'issue d’une journée de difficiles négociations, a annoncé la ministre suédoise chargée des Migrations, Maria Malmer Stenergard.
Les ministres en charge de la migration, qui participent jeudi et vendredi à un Conseil "Justice et affaires intérieures" au Luxembourg, ont trouvé un accord sur une réforme de l’asile qui prévoit notamment un système de solidarité entre Etats membres dans la prise en charge des réfugiés et un examen accéléré des demandes d'asile, a précisé la ministre dont le pays assure la présidence tournante du Conseil de l’UE.
L’accord, adopté par une majorité qualifiée, porte en particulier sur un mécanisme de solidarité entre États membres, obligatoire mais "flexible", pour mieux répartir la prise en charge de demandeurs d'asile.
Un compromis a été également atteint en vue de mettre en place une procédure accélérée, aux frontières extérieures de l'UE, pour l'examen des demandes et le renvoi des migrants n'ayant pas droit à l'asile.
Cet accord nécessitait une majorité qualifiée (au moins 15 pays sur 27, représentant au moins 65% de la population des États membres). Au final, seules la Hongrie et la Pologne ont voté contre, alors que la République tchèque, Malte, la Bulgarie, la Slovaquie et la Lituanie se sont abstenus.
Les deux textes vont maintenant faire l'objet d'une négociation avec l’organe législatif de l’UE, dans l’objectif de faire aboutir la réforme avant la fin de la législature, au premier semestre 2024.
A cette occasion, la commissaire européenne aux Affaires intérieures Ylva Johansson s'est réjouie d'une "étape très importante" pour le Pacte sur l'asile et la migration, présenté en septembre 2020.
La question de la réforme du système d'asile est revenue en haut de l'agenda de l’UE, dans un contexte marqué par la hausse des arrivées de migrants dans l'Union depuis la fin de la pandémie et les répercussions du conflit en Ukraine.
