Les ventes de voitures diesel et essence ont été particulièrement touchées par la paralysie du marché européen au deuxième trimestre, tandis que les hybrides et les électriques ont ralenti leur conquête du marché.
Les ventes de voitures à essence ont reculé de 22,2% sur un an, à 909.000 véhicules, et représentaient 38,5% du marché du neuf au deuxième trimestre dans l'Union européenne, selon les chiffres publiés mercredi par l'association des constructeurs, l'ACEA.
Les modèles diesel ont reculé sur tous les marchés, avec 409.000 véhicules vendus dans l'UE (-27,7%), et ne représentaient plus que 17,3% des ventes, contre encore 20,2% sur la même période en 2021.
Les moteurs à explosion souffrent particulièrement sur un marché paralysé par la pénurie de composants électroniques : les ventes d'automobiles ont globalement chuté de 14% dans l'UE au premier semestre 2022 comparé à la même période de 2021.
Quelque 4,6 millions de véhicules neufs ont été vendus dans l'UE, où les principaux marchés affichent tous des chutes à deux chiffres.
Les voitures hybrides, poussées par les bonus et mises en avant par les constructeurs, mais freinées par les pénuries et le contexte économique, ont aussi vu leurs ventes reculer légèrement dans l'UE (-2,2%).
Elles accusent de nettes baisses en Italie et en Allemagne sur le trimestre, à l'unisson du marché, mais continuent de progresser en France, en Espagne, en Belgique ou en Pologne.
Au niveau de l'Union, la part de marché des hybrides continue d'augmenter : ces motorisations représentent désormais 22,6% des ventes.
Les hybrides rechargeables (équipées d'une petite batterie électrique rechargeable sur une prise ou une borne), de leur côté, sont restées sur une tendance à la baisse amorcée fin 2021 (-12,5%), avec un recul très marqué en France et en Allemagne, alors que le niveau réel de leurs émissions de CO2 est critiqué car proche de celui des voitures thermiques.
Elles représentent désormais 8,7% des ventes, avec 206.000 voitures vendues.
La catégorie des voitures 100% électriques est la seule à progresser (+11%), avec 243.000 voitures vendues, mais sa conquête du marché est aussi ralentie par les problèmes d'approvisionnement. Elle représente 9,9% des ventes.
Cette performance limitée peut s'expliquer par les difficultés d'approvisionnement d'un des leaders du marché européen, Volkswagen, liées à la production de certaines pièces en Ukraine, ralentie par la guerre.
Les ventes d'électriques du groupe allemand ont reculé de 16,5% au deuxième trimestre en Europe, alors qu'elles progressaient de 33,6% au premier trimestre.
Le marché des électriques reste encore loin des objectifs européens. Les États membres de l'UE ont approuvé fin juin le projet de la Commission d'interdire de facto les ventes de moteurs thermiques au profit de véhicules 100% électriques à partir de 2035, pour réduire à zéro les émissions de CO2 des voitures neuves.
Cela doit contribuer à atteindre les objectifs climatiques du continent, en particulier la neutralité carbone à l'horizon 2050.
L'automobile, premier mode de déplacement des Européens, représente un peu moins de 15% des émissions de CO2 totales de l'UE, le principal gaz responsable du réchauffement climatique.