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Financement de l’économie : Les banques font le job

Financement de l’économie : Les banques font le job

 

Le rythme de progression des crédits en 2019 est ressorti 2,3 fois supérieur à l’évolution du PIB.

Les banques financent l’économie, mais elles ne font pas du bénévolat.

 

Le système bancaire est sous le feu des projecteurs en ce début d’année.

Depuis le discours du Roi prononcé en octobre dernier devant les membres des deux chambres du Parlement, s’est amorcée une nouvelle dynamique, avec notamment le lancement du programme intégré d’appui et de financement des petites et moyennes entreprises.

Les banques, qui ont mobilisé 3 Mds de DH pour alimenter le fonds mis en place à cet effet, sont au cœur de ce dispositif censé donner une autre impulsion à l’entrepreneuriat au Maroc.

Et ce,  dans un marché où les PME n’ont pas accès à des marchés structurés et où la principale source de financement reste le crédit bancaire.

Sauf que le reproche récurrent fait aux banques jusqu’à présent est de ne pas faciliter du tout l’accès au financement aux petites structures, en demandant, entre autres, des garanties excessives.

Dans cette affaire, elles ont le mauvais rôle.

Le système bancaire doit-il être laxiste pour autant ? Doit-il, sous prétexte de devoir ouvrir les vannes du crédit, faire fi des règles prudentielles ?

Dans cette problématique de financement des PME, la responsabilité ne saurait être cependant du ressort exclusif des banques, qui ont d’ailleurs tout intérêt à faire de l’intermédiation pour générer du produit net bancaire.

Car, à côté de PME parfois mal structurées, sous-capitalisées, peu transparentes…, il y a aussi l’Etat qui a un rôle important à jouer dans le processus de financement de l’économie d’une manière générale.

A ce titre, est pointée du doigt la loi n° 69-00 relative au contrôle financier de l'Etat sur les entreprises publiques et autres organismes (B.O. du 18 décembre 2003).

Cette loi stipule que, «sauf dérogation accordée par le ministre chargé des Finances, les fonds disponibles des établissements publics sont déposés au Trésor».

Pour certains banquiers, au lieu d’être gelés au niveau du Trésor, ces fonds peuvent être placés auprès des banques, avec de meilleurs rendements, tout en permettant à ces dernières de disposer de suffisamment de liquidités à réinjecter dans l’économie.

Et, plus globalement, la problématique du financement de l’économie doit être appréhendée à l’aune de la situation économique actuelle.

Le constat est que la croissance au Maroc est relativement faible par rapport aux besoins et aspirations de développement du Royaume.

En 2019, le taux de croissance s’est situé à 2,3%.

Même si l’activité des établissements bancaires est étroitement liée à la conjoncture, le rythme de progression des crédits en 2019 (+5,3% par rapport à 2018) est ressorti 2,3 fois supérieur à l’évolution du PIB.

C’est ce qui légitime justement la réflexion lancée sur le nouveau modèle de développement.

 

Un crédit, ça se rembourse !

Même si elles sont critiquées, les banques assument leur rôle de financeurs de l’économie.

 Mais, faut-il le rappeler, elles restent des entreprises commerciales et ne sont pas des structures de bienfaisance.

En cela, elles rendent compte à leurs actionnaires et ont des exigences de rentabilité.

Cela pour dire que même si, aujourd’hui, un programme national a été mis en place pour accompagner les entrepreneurs à des taux d’intérêt défiant toute concurrence (plafonnés à 2%), il n’en demeure pas moins vrai qu’il faudra que les projets à financer soient un tant soit peu viables et que les crédits débloqués soient remboursés.

Autrement dit, on a beau simplifier les procédures et assouplir les conditions d’accès au financement, s’il n’y a pas en face de vrais entrepreneurs, la mayonnaise ne prendra pas.

Sur un autre registre, miser sur l’entrepreneuriat, dynamiser l’économie et résorber le chômage des jeunes est un pari ambitieux et réfléchi, qui nécessite un certain nombre de mesures d’accompagnement : la résolution de l’épineux dossier des délais de paiement en est une.

Car ces entreprises en herbe ne pourront survivre si elles sont confrontées à cette problématique qui a contraint des PME bien mieux structurées à mettre la clé sous le paillasson.

Il faut donc espérer que les bénéficiaires du programme puissent être «protégés» par la mesure prise le 7 février courant par l’Observatoire des délais de paiement, qui prévoit des sanctions pécuniaires à l’encontre des entreprises présentant des délais au-delà des limites réglementaires.

 

D. William

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