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Emmanuel Macron: Au ras des pâquerettes

Emmanuel Macron: Au ras des pâquerettes


Le président de la République française, Emmanuel Macron, donne des signes de fort stress.

Le chef de l'État multiplie les saillies importunes et semble se perdre dans une forme de dépression avant- élections présidentielles où l’angoisse de perdre sa place est couplée à une forme de conviction qu’il ne restera pas dans les annales de l’Histoire de France comme un président marquant, mais  tout au plus comme un fonctionnaire de l’Élysée, qui a cumulé les échecs et les camouflets exécutant un programme précis, contre vents et marrées, par grave temps de crise, ne réussissant, à aucun moment, à rectifier le tir et à changer son fusil d’épaule. 
 
Bref, malgré des sondages plus ou moins rassurants en termes d’intentions de vote, le président Macron montre encore une fois qu’il manque cruellement de self-control, qu’il cède très vite à la colère, qu’il peut facilement paniquer et donner dans le trivial tous azimuts. Vous imaginez un François Mitterrand dire le mot «Emmerder» ? Giscard, De Gaulle, Chirac, Hollande même ? À l’exception des invectives intempestives de Sarkozy et de son épisode au Karcher, se prenant la gueule avec des citoyens, jamais un président de la France n’est tombé plus bas en termes de grossièreté.
 
Comment traduire le mot «emmerder» employé par le chef de l’Etat français ? 
En darija marocain, l’expression consacrée est scatologique. Dans les autres langues, elle est tout aussi «merdique» et dénote d’un niveau très bas de la part d’un président, par temps de crise, alors que la France traverse une profonde zone de turbulences, avec une gestion catastrophique de la pandémie du Covid-19, une grogne sociale qui semble s’installer dans la durée, des présidentielles sous haute tension, avec des outsiders de tout poils qui vont finir par ramener la France aujourd’hui à sa juste valeur, c’est-à-dire un pays où les différentes classes politiques sont fatiguées, éreintées, abîmées par la politique et ses travers donnant corps à des figures comme Eric Zemmour et consorts, ce qui en dit long sur la terrible débâcle politique à la française.
 
«Emmerder» les non-vaccinés, de la part d’un chef d’État qui persiste et signe : «On peut s’émouvoir sur des formes d’expression qui paraissent familières que j’assume totalement», a déclaré Emmanuel Macron lors d’une conférence de presse à l’Élysée, aux côtés de la présidente de la Commission européenne Ursula Van der Leyen. Cela porte un nom : la fuite en avant en essayant de minimiser la trivialité du propos mâtinée d’une forme aiguë de suffisance qui pousse son homme à s’accrocher mordicus à sa formule, alors que le bon sens et la noblesse du cœur voudraient que l’on fasse amende honorable et que l’on présente des excuses à tous ces citoyens qui ont été insultés grossièrement par leur président.
 
Cet épisode est également symptomatique des réalités des classes politiques françaises aujourd’hui. L’ère Macron ne peut accoucher que d’un Zemmour. C’est dans la ligne logique des choses. Plus de populisme, plus d’embrigadement idéologique, plus de clivages dogmatiques, plus de fractures sociales, dans ce bras tendu entre les deux extrêmes d’une pensée politique de droite où la question sociale n’existe plus. A ne pas s’y tromper, c’est sur ce socle que se construit aujourd’hui l’avenir de la France. Autrement dit, un pays aux abois, sans grandes figures politiques, qui fait dans le colmatage de brèches et dont les prétendants au trône bricolent tous dans l’incurable.  
 
Abdelhak Najib
Ecrivain-Journaliste

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