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Dictature à l’occidentale

Dictature à l’occidentale

C’est un constat s’appuyant sur des réalités concrètes qu’on va développer tout au long de ce texte.

Nous assistons depuis quelques années à des manifestations à répétition et à des émeutes partout en Occident, avec la France qui bat tous les records. La cause ? Des crimes en direct visant des citoyens qui ont la peau noire ou basanée. Des crimes visant des minorités, toujours considérées comme étrangères sur le sol où elles sont nées et où elles ont grandi. sont des crimes odieux. Et les assassins, quels qu’ils soient, doivent être jugés et écroués pour longtemps, et ce n’est pas toujours le cas. Et cela n’arrivera pas, parce que ce n’est pas là la première fois que la police américaine tue en toute impunité, que les policiers français torturent, tabassent et en arrivent à tirer des balles sur des citoyens, presque toujours arabes ou africains, comme par hasard. Ceci pour donner un contexte à cet écrit.

Alors qu’en est-il de la fameuse liberté américaine ? Qu’en est-il du slogan aujourd’hui vide de tout sens : Liberté, égalité, fraternité ? Du vide. Préparez-vous pour la salve de preuves. Aux USA et en France, à titre d’exemple, tout comme au Japon, tu ne peux pas écrire ce que tu veux. De très nombreux livres, articles, reportages, des études, des documents, des mémoires sont interdits ou ont été censurés. On se souvient tous de la censure qui avait frappé Yukio Mishima et Yasunari Kawabata, sans parler de Nagisa Oshima !  

Plus de 490 livres sont aujourd’hui interdits et censurés aux USA. Un peu partout dans le monde, des livres restent inaccessibles car jugés par certains comme indécents, diffamatoires, blasphématoires, violents…

Le site de services pour auteurs auto-publiés, Global English Editing, en a recensé une cinquantaine à travers le monde en 2019. On y trouve encore George Orwell, Sherman Alexie, Manilo Argueta. Armando Lucas Correa, Isabel Allende, Vladimir Nabokov, Chimamanda Adichie, Boris Akounine, Bret Easton Ellis, Ted Dwane et tant d’autres noms, un peu partout dans le monde, mais surtout en Amérique où le puritanisme sévit encore avec force. Sans parler du cas célèbre du grand écrivain humaniste, Henry Miller et de sa Crucifixion en rose, restée interdite durant plus de 25 ans.  

Ceci en ajoutant qu’aujourd’hui, tous les grands groupes de médias sont détenus par cinq ou six personnes qui édictent, qui sabrent, qui scalpent, qui définissent ce qui doit être dit ou non, ce qui doit être montré ou non, ceux que l’on doit ériger en symboles et ceux que l’on doit massacrer en direct sans, évidemment, leur donner la voix au chapitre.

Vérifiez sur Internet et dans les registres qui détiennent aujourd’hui tous les médias en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne, au Japon, en Chine, en Russie et ailleurs, et vous allez voir comme elle est belle la liberté d’expression à l’occidentale !

Au Maroc, jusqu’à preuve du contraire, on peut écrire avec plus de liberté et traiter tous les sujets, même les plus sensibles. Certains auteurs marocains sont très irrévérencieux. D’autres dénoncent les dérives d’une époque noire dans l’Histoire du Maroc. D’autres montent au créneau et disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas.

S’ils ne donnent pas dans l’autocensure, très rares sont les cas d’une censure de la part du pouvoir en place. En Amérique, de grands écrivains ont vu leurs œuvres interdites. De grands cinéastes n’ont pas pu tourner leurs films. De grands acteurs ont été mis au chômage forcé pour leurs prises de position. Sean Penn en est le parfait exemple, après son voyage en Irak pour voir de près comment Washington, le Pentagone et les médias ont tout mis en place pour envahir un pays comme l’Irak sous prétexte qu’il possédait des armes de destruction massive, alors qu’il ne possédait même pas un char digne de ce nom.

C’est le cas d’Oliver Stone quand il a visité Ramallah et Yasser Arafat, retranché dans sa «Mouqataa». Des scientifiques ont disparu dans d’étranges circonstances. D’autres ont vu leurs travaux, leurs notes et leurs archives confisqués par le FBI, comme c’est le cas du génie Nikola Tesla, juste après son décès. Nous n’allons pas vous citer ici tous les noms, mais faites une recherche profonde, vous allez tomber des nues. Le nombre est tout juste effarant.

Aux USA, on ne peut pas filmer comme on veut. Au Maroc, si. Évidemment, nous ne parlons pas de scènes érotiques voire sexuelles. Là n’est pas du tout le propos. L’industrie du porno est florissante aux States.

Nous parlons de véritables documentaires qui lèvent le voile sur des dérives gouvernementales, sur des sujets écologiques très graves, sur l’industrie pharmaceutique, l’industrie agroalimentaire, le complexe militaro-industriel, les sociétés de mercenaires qui sous-traitent les guerres, sur les scandales financiers, les délits d’initiés, les abysses du monde de la finance, Wall Street, sur l’armement et la vente des armes, sur les tueries dans les établissements scolaires, les viols, les sectes, les Serial Killers,  sur les milieux carcéraux… La liste des sujets interdits est très longue qu’on peut l’allonger et clore cette chronique illico presto. Détrompez-vous les épisodes cocasses avec Michael Moore ne sont pas les seuls.

Des milliers de militants font les frais chaque jour des limites de leur liberté. Au Maroc, on a presque tout filmé. On a traité presque tous les sujets qui fâchent, certes pas avec la même acuité ni la même maîtrise, mais les Marocains ont essayé de faire de leur mieux.

Ils ont traité du sexe à la drogue en passant par les micmacs mafieux, par les magouilles dans le monde des affaires, par les crimes les plus odieux et les plus douteux, on parle de Kétama et du cannabis, on parle des drogues qui font des ravages au cœur de la société marocaine, on parle des réseaux de prostitution, on parle du trafic humain, du trafic d’organes, on parle des corrompus, pas tous, mais ceux qui s’y essaient y arrivent, tout de même… On parle presque de tout, et en liberté.

Évidemment qu’il reste beaucoup de pain sur la planche, bien sûr qu’il y a encore l’autocensure qui fait des ravages, qu’il y a aussi une certaine forme de censure déguisée et larvée, mais comparé au pays de la liberté et de la démocratie, nous sommes mieux lotis.

Aux USA, on ne peut pas protester comme on veut. On peut se faire tuer. On peut recevoir une balle. On peut y laisser sa vie. Les exemples sont légion. Au Maroc, on peut sortir par millions, respectant le sens d’une manif et on peut rentrer chez soi sain et sauf. Vous allez nous dire que des étudiants se sont fait tabasser devant le Parlement… On vous l’accorde, on n’a pas dit, non plus, qu’au Maroc tout était parfait. Loin de là. Mais, encore une fois, comparé aux USA et à la France, il vaut mieux avoir affaire à un agent marocain qu’un bulldozer américain ou aux CRS français. Le rouleau compresseur made in Occident rétame tout sur son passage. Sans appel. Sans parler du traitement réservé aux minorités : les latinos, les blacks, les asiatiques, les Aarabes, les musulmans, les native americans…

L’image de Manhattan, avec son aspect astiqué, cache dans les ruelles une misère humaine criarde. Tout comme derrière les Champs-Elysées. Au pays de la liberté, on compte le plus grand nombre de criminels et de prisonniers, avec pas moins de 2.300.000 détenus. C’est l’équivalent de quatre fois la population d’un pays comme l’Islande. Cela représente près du quart de la population carcérale mondiale. En 2018, on comptait 655 détenus pour 100.000 habitants, soit six fois plus qu'un pays comme la France, à titre d’exemple.

L’univers carcéral aux États-Unis d’Amérique est tout bonnement un enfer à ciel ouvert dans des établissements de très haute sécurité où les détenus sont considérés pire que des animaux. Regardez l’exemple de la prison de Guantanamo, à Cuba, et son camp Delta, qui n’obéit à aucune loi internationale sur les droits des prisonniers. Rappelez-vous de ce qui s’est passé à Abou Ghraib !

Et on ose signer des rapports sur les prisons des autres pays et du Maroc, dans le tas, en accusant tous les autres formes d’exactions, de dérives, de manquements aux droits humains. On marche sur la tête face à de tels rapports qui oublient de nettoyer devant chez eux avant de pointer les autres de tous les maux des sociétés dites modernes.

Abdelhak Najib 
Écrivain-journaliste 

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