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Xénophobie en Afrique du Sud : Ils ont oublié l’apartheid

Xénophobie en Afrique du Sud : Ils ont oublié l’apartheid

 

Au total, 309 personnes ont été tuées dans des attaques xénophobes en Afrique du Sud entre 1994 et 2018.
 

Les Sud-africains ont-ils la mémoire courte ?

Ont-ils oublié cette période sombre de leur histoire fortement marquée par l’apartheid, cette ségrégation raciale qui a duré pendant près d’un demi-siècle et plongé le pays dans l’instabilité et le chaos ?

25 ans après la fin de l’apartheid et ses nombreux morts, le pays de l’arc-en-ciel se trouve rongé par un autre phénomène : une forte poussée de la xénophobie, sur fond de profonde crise économique et sociale.

Une xénophobie qui puise ses racines dans le chômage et la pauvreté dans lesquels des millions de Sud-africains ont basculé.

Dans un pays qui affiche un taux de chômage avoisinant 30% de la population active, les expatriés africains sont ainsi accusés par les Sud-Africains de leur «voler» des opportunités d’emploi devenues rares. 

Selon le dernier bilan publié par les autorités, les violences xénophobes, accompagnées d’actes de pillage et de vandalisme de domiciles et de commerces, ont fait 12 morts.

Les victimes ? Des ressortissants subsahariens.

Ils sont d’ailleurs régulièrement pris pour cible par les Sud-africains, qui en ont tué 62 en 2008.

En 2015, toujours aveuglés par la haine xénophobe, ils ont encore tué une dizaine de Subsahariens, dont certains ont été torturés et brulés vifs. 

Au total, 309 personnes ont été tuées dans des attaques xénophobes en Afrique du Sud entre 1994 et 2018.

Pourtant, ce sont bien tous ces peuples d’Afrique qui s’indignaient de l’apartheid et faisaient pression sur le pouvoir en place à l’époque afin d’y mettre fin.

On peut donc légitimement comprendre que ces violences créent des tensions entre Etats africains, particulièrement entre le Nigeria et l’Afrique du Sud, Pretoria ayant d’ailleurs décidé la fermeture provisoire de son ambassade au Nigeria pour des raisons sécuritaires.

Par ailleurs, l’on s’étonne de la réaction assez timorée du gouvernement actuel, épinglé justement pour son inaction.

Car, pour plusieurs experts sud-africains, sa posture risque de contribuer à l’émergence d’un environnement destructeur dans le pays. 

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