Mon entêtement m’a donné raison. Mais que ce fut dur ! Très dur.
J’avais adopté un rituel assez rigoureux : tous les jours, du lundi au vendredi, dès 8H30, j’allais au centre-ville et m’installais dans un café pour éplucher les journaux.
Cela a duré trois mois.
Je répondais tant aux offres de stage qu’aux offres d’emploi.
Mais davantage aux offres d’emploi, car il me fallait un moyen de subsistance. Alors, je ne négligeais rien.
Je répondais à tout, même aux offres d’emploi où il était requis 2 à 3 ans d’expérience, alors que je n’en avais aucune.
Vers midi, je prenais le bus et retournais à la maison, après avoir posté mes demandes.
Je me disais qu’en écrivant le maximum, j’avais davantage de chance de décrocher quelque chose.
J’avais envoyé plus d’une centaine de demandes. Et j’attendais…
J’ai passé mon premier entretien dans un hebdomadaire de la place qui n’existe plus, Le Journal.
Je n’avais aucune notion du journalisme. Pourtant, on me remit un texte sur la mondialisation afin d’en faire un petit article à rendre le lendemain.
Je me rendis compte qu’il était fichtrement difficile d’écrire. Surtout un article, quand on n’a pas les b.a.-ba du journalisme.
J’y ai passé toute une nuit pour me retrouver au final avec une vingtaine de lignes.
Je déposai mon papier le lendemain et on me promit de me rappeler. Je n’ai jamais reçu de coup de fil.
Mon second entretien, quelques semaines plus tard, fut le bon.
Comme par hasard, c’était aussi dans le domaine du journalisme.
Je fus embauché comme correcteur dans un quotidien qui, aujourd’hui, a également disparu.
Je faisais ainsi mes premiers pas dans la presse.
(A suivre)
D. W.