J’ai commencé à travailler à Finances News un samedi précisément. La veille de ce jour particulier pour moi, j’étais confronté au stress du bouclage d’un quotidien, tout en étant agacé de ne pas avoir reçu mon salaire.
Tout le monde avait été payé quelques jours auparavant, sauf moi. C’est ce que cela m’a coûté d’avoir été honnête et d’avoir informé ma hiérarchie, 20 jours auparavant, de mon départ.
D’autres qui ont quitté le canard avant moi avaient disparu du jour au lendemain, après avoir empoché leur salaire.
Ce n’est donc que la veille de mon départ que j’ai été réglé.
Pour mon premier jour à Finances News Hebdo, j’ai découvert autre chose : une équipe jeune, un climat de travail qui me paraissait sain, et surtout deux patrons avenants qui m’ont de suite adopté.
Je fus accueilli par un petit-déjeuner. Ce n’était pas spécialement pour moi, mais c’était une coutume de la maison... qui a malheureusement disparu aujourd’hui.
Dans cette ambiance décontractée, on parlait de tout, mais surtout de stratégie pour positionner cette jeune publication parmi les meilleures de la place.
Notre ambition était grande, entretenue par deux patrons de presse qui trouvaient toujours les mots justes et les bonnes idées pour booster l’équipe.
Je découvrais ainsi une autre facette du monde du travail où la délation et les comportements malsains n’avaient pas leur place. Seule primaient la compétence et la rigueur dans le travail.
Surtout, le boulot bien fait était toujours reconnu en ces termes : «je suis fier de vous». C’était la phrase favorite d’un de nos ex-patrons.
Nous l’avons tellement entendue qu’en fin de compte cela nous faisait sourire.
Entre journalistes, nous nous disions souvent : «si vous êtes fier de nous, dans ce cas augmentez nos salaires».
(A suivre)
D. W.
