La mobilisation des ressources en eau et la conservation des sols représentent désormais un défi majeur que les pays africains doivent relever en vue de mieux s'adapter aux changements climatiques.
C’est ce qu’ont estimé, mardi à Rabat, les participants à la 5ème conférence régionale de la Commission internationale du génie rural (CIGR), initiée par l'Association nationale des améliorations foncières de l'irrigation, du drainage et de l'environnement (ANAFIDE).
Lors de cette conférence qui se poursuivra jusqu'à jeudi, une pléiade de chercheurs et d'experts ont souligné la nécessité de relever de nouveaux défis liés à la maîtrise des ressources en eau et au développement de l'irrigation, d'améliorer la résilience et la productivité agricole et d'assurer la sécurité alimentaire de la population présente et future dans la région africaine.
Et ce, tout en relevant l'importance primordiale de la gestion durable de l’irrigation pour une meilleure résilience de l’agriculture dans le continent.
Dans ce cadre, Aziz Fertahi, président de l'ANAFIDE, a relevé que la mobilisation de l'eau nécessite des efforts considérables, mettant l'accent sur l'importance d'achever les grands projets tels que la construction de barrages et la réutilisation des eaux usées dans le secteur agricole.
Les mesures prises pour mobiliser les ressources en eau permettraient le développement de systèmes d'irrigation et l'évaluation et la protection des installations hydrauliques, ajoute-t-il.
Tout en soulignant l'importance de contrôler le débit d'eau pour répondre aux besoins pendant les années de sécheresse grâce à la construction des installations hydrauliques nécessaires.
De son côté, Mady Koanda, directeur de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’assainissement de Ouagadougou, a indiqué que cette conférence est l’occasion d'échanger des expériences et approfondir le débat sur les problèmes les plus importants que connait le continent, tels que la pénurie d'eau dans certains régions et la salinité des sols dans d'autres.
Koanda a ajouté que l'objectif de cette conférence est de permettre aux pays africains de gérer l'eau de manière rationnelle et indépendante à tous les niveaux et de concevoir des moyens permettant aux agriculteurs d'accroître leurs capacités de production.
De son côté, le vice-président de l'ANAFIDE, El Houssine Bartali, a souligné que cette conférence est organisée pour faire le point sur les différentes expériences dans les pays africains, y compris au Royaume, en matière de développement de l’agriculture irriguées, du renforcement des capacités et d’échange d'expertise.
Le Maroc dispose d'expériences notables dans ce domaine et il a déployé de grands efforts pour économiser l’eau et améliorer la résilience des exploitations agricoles face aux changements climatiques, a-t-il dit.
Bartali a mis l'accent sur l'intérêt que la communauté scientifique internationale accorde au Maroc pour l'avoir choisi afin d’abriter ces deux conférences, à un moment où les efforts devaient être concentrés sur la meilleure façon d’économiser l'eau et de faire face à la raréfaction de cette ressource vitale en cherchant de nouvelles méthodes de mobilisation de cette matière, notamment la désalinisation de l’eau de mer, la collecte des eaux pluviales et la réutilisation des eaux usées.■