Les émissions mondiales de dioxyde de carbone (CO2) devraient augmenter de 0,6% en 2019, en raison d'une baisse de l’utilisation du charbon, compensée par la croissance de l’utilisation du gaz naturel et du pétrole.
Selon le rapport annuel du consortium scientifique Global Carbon Project (GCP), dévoilé mercredi à l'occasion de la COP25, qui se tient du 2 au 13 décembre à Madrid, les émissions mondiales de CO2 issues de la combustion des énergies fossiles, ainsi que de l'industrie et des cimenteries, devraient s’élever à 37 milliards de tonnes en 2019, soit une progression de 0,6% par rapport à l’année précédente, moins importante que celle observée en 2018 (+2,1%) et en 2017 (+1,5%).
Le GCP, un consortium de soixante-seize scientifiques issus de cinquante-huit laboratoires internationaux, observe une baisse de l'utilisation mondiale de charbon, mais aussi une croissance de l’utilisation du gaz naturel et du pétrole, notant que l’utilisation de gaz naturel est "le principal facteur qui explique la croissance des émissions de CO2 depuis 2012".
Il précise que les émissions mondiales de CO2 d’origine fossile (combustibles fossiles, industrie et ciment) ont augmenté de plus de 3% par an dans les années 2000, avant de ralentir depuis 2010 pour s’établir à une moyenne de 0,9% par an
Ces émissions sont reparties à la hausse en 2017 (1,5%) et en 2018 (2,1%).
Cette croissance continue des émissions entraîne une augmentation des concentrations de CO2 dans l’atmosphère, relève l'étude, notant que les concentrations croissantes des gaz à effet de serre dans l'atmosphère sont le principal moteur du changement climatique depuis la fin du 19ème siècle.
En 2019, le GCP estime que les émissions américaines ont diminué de 1,7%, en raison d'une réduction de 11% des émissions résultant de l’utilisation du charbon auquel s’est substitué du gaz, de l’énergie éolienne et solaire, tandis que les émissions de CO2 dans l’Union européenne (UE) ont baissé de 1,7%.
Pour leur part, les émissions de CO2 de la Chine devraient encore augmenter de +2,6% en 2019, relève le Consortium scientifique, qui ne voit pas de signaux clairs que ce pays, premier émetteur mondial, soit prêt à se passer du charbon.
Par ailleurs, le GCP aborde également une autre source d'émissions de CO2, qui est le changement d'affectation des sols, c'est-à-dire quand des forêts, puits à carbone, sont rasées pour laisser par exemple la place à des cultures agricoles.
Ces émissions, plus difficiles à mesurer, sont "très incertaines, sans tendance claire sur la dernière décennie".
Ce rapport vient lancer un nouvel avertissement aux 196 pays, réunis à la 25ème COP25, en vue de prendre des mesures qui seront cruciales pour la suite du processus de l'ONU changements climatiques.■