Les membres du Comité national changement climatique ont tenu une réunion le 6 mars. Cette rencontre avait pour objectif d'échanger sur la validation du Plan national de changement climatique.
Une mouture complétée par les observations des membres sera prête dans les jours à venir, en vue d’une large diffusion avec le reste des composantes de la société marocaine.
Le secrétariat d’Etat chargé du Développement durable fait le point.
«Compte tenu de sa position géographique, le Royaume du Maroc est soumis à une grande vulnérabilité au changement climatique.
Cette vulnérabilité aux impacts du changement climatique est grandissante vu la nature de ses principaux secteurs économiques et leurs dépendances aux ressources naturelles et hydriques.
Toutefois, et malgré son statut de faible émetteur de Gaz à Effet de Serre (GES), le Maroc a développé un leadership régional en matière de lutte contre le changement climatique.
A cet effet, le Royaume du Maroc a lancé une transition historique vers un nouveau modèle de développement plus respectueux de ses ressources à la fois humaines et naturelles en enclenchant le virage d’une croissance sobre et résiliente.
Pour réussir cette transition, le Maroc s’est engagé de manière volontariste à mettre en œuvre des actions d’adaptation et d’atténuation des Gaz à Effet de Serre (GES).
Cette volonté politique insufflée par le Roi trouve aujourd’hui son ancrage dans la Charte nationale de l’environnement et du développement durable, issue d’un processus de consultation et de concertation qui a concerné toutes les parties prenantes, ainsi que la Stratégie nationale de développement durable. Une volonté qui est en parfaite harmonie avec l’effort international et régional.
Cette volonté politique est aujourd’hui incarnée par la Constitution de 2011 du Royaume, qui lui a donné un nouvel élan en faisant du développement durable un droit pour tous les citoyens et en instituant de nouveaux instruments de gouvernance démocratique.
Concernant ses engagements internationaux, le Royaume du Maroc a procédé à la signature de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique (CCNUCC) en 1992.
Depuis sa ratification en 1994, il n’a cessé de contribuer activement à divers travaux pour la lutte contre le changement climatique.
Le Royaume est également signataire du Protocole de Kyoto en 1997 et l’a ratifié en 2002.
Il a été le premier pays africain et arabe à abriter la Conférence des Parties, la 7ème Conférence des Parties (COP7) en 2001 qui a connu l’adoption de l’Accord de Marrakech sur les modalités et mesures de mise en œuvre du Protocole de Kyoto, et plus tard la COP 22 en 2016 après avoir ratifié l’Accord de Paris le 21 septembre de la même année.
L'accord prévoit de contenir d'ici à 2100 le réchauffement climatique «bien en dessous de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels» et, si possible, de viser à «poursuivre les efforts pour limiter la hausse des températures à 1,5°C».
Le Maroc a présenté au secrétariat de la CCNUCC sa Contribution Déterminée au niveau National (CDN) en juin 2016.
Malgré sa faible émission de GES qui représente moins de 0,2% sur la scène internationale, le Maroc a défini des engagements clairs, avec la conviction que les ambitions mondiales pour s’attaquer au problème du changement climatique appellent à un engagement conséquent de toutes les nations en matière d’atténuation et d’adaptation.
D’ailleurs, sa NDC a été qualifiée d’ambitieuse.
En effet, la CDN Maroc marque son engagement à réduire ses émissions de GES en 2030 de 17% selon un scénario cours normal des affaires (et en comptabilisant les activités de l’agriculture, de la forêt et autres utilisations des terres…), avec une réduction additionnelle de 25%, soit 42% de réduction de GES, mais cette réduction additionnelle est conditionnée par un financement international.
L’objectif affiché par le Royaume permettrait la réduction cumulée de 523,5 Mt éq-CO2 à horizon 2030.
Cet engagement nécessitera la mobilisation d’un investissement global de l’ordre de 50 milliards de dollars américains, dont 24 milliards sont conditionnés par un appui international grâce aux nouveaux mécanismes de la finance climat, dont le Fonds Vert pour le Climat (FVC).
La conception du Plan Climat National (PCN) est le fruit d’un diagnostic détaillé de la vulnérabilité des écosystèmes marocains ainsi qu’une analyse approfondie des plans et politiques sectoriels.
Ce plan se base également sur les directives et recommandations formulées par les différents organismes internationaux.
En raison de la vulnérabilité des écosystèmes marocain, le PCN 2030 doit, en priorité, assurer l‘adaptation des secteurs, des espaces et des ressources vulnérables au changement climatique.
Le présent PCN 2030 constitue le socle de coordination et le cadre de développement d’une politique climatique harmonieuse à moyen et long terme permettant de répondre de manière proactive et ambitieuse aux défis que pose le changement climatique au niveau national et répondre également aux engagements internationaux du Maroc.
En matière d’atténuation, la réalisation des engagements du Maroc sera assurée grâce à des mesures prises dans tous les secteurs de l’économie.
Le présent Plan consolidera les objectifs d’atténuation des GES de toutes les stratégies et tous les plans d’action sectoriels, touchant notamment les domaines de l’énergie, de l’agriculture, du transport, des déchets, des forêts, de l’industrie et de l’habitat.
Le Plan Climat National 2030 confirme la vision nationale pour «Rendre son territoire et sa civilisation plus résilients face au changement climatique tout en assurant une transition rapide vers une économie sobre en carbone».
Le plan est bâti sur 5 piliers, 21 chantiers stratégiques et une soixantaine de mesures d’adaptation, d’atténuation et des mesures transverses pour son opérationnalisation.
Le pilier de la gouvernance climatique vise à institutionnaliser les mécanismes de coordination, de reporting, de suivi et de vérification des mesures d’atténuation, d’adaptation et de mobilisation des financements.
Les piliers stratégiques du Plan Climat National 2030 sont donc :
Pilier 1 : Asseoir une gouvernance climatique renforcée
Pilier 2 : Renforcer la résilience face aux risques climatiques
Pilier 3 : Accélérer la transition vers une économie sobre en carbone
Pilier 4 : Inscrire les territoires dans la dynamique climat
Pilier 5 : Renforcer les capacités humaines, technologiques et financières.■